De nouvelles recherches montrent que les jeux vidéo violents ne rendent pas forcément plus agressif, car tout dépend de son style de jeu.

Les jeux vidéos, surtout les plus violents, sont constamment dans le viseur des parents, qui s'inquiètent des conséquences néfastes qu'ils pourraient avoir sur leurs enfants. Mais deux nouvelles études annoncées cette semaine montrent que lorsqu'on joue en mode coopératif, avec d'autres joueurs, cela n'exacerbe pas forcément l'agressivité.

«Les recherches ont clairement établi des liens entre le fait de joueur à des jeux vidéo violents et l'agressivité, mais il manque quelque chose au raisonnement», explique David Ewoldsen, co-auteur des deux études menées à l'Ohio State University.

«La plupart des études qui établissent un lien entre les jeux violents et l'agressivité ont été réalisées sur des personnes jouant en solo», et d'ajouter, «l'aspect social des jeux d'aujourd'hui peuvent vraiment changer la donne».

La première étude, publiée dans la revue Cyberpsychology, Behavior and Social Networking, a été réalisée avec l'aide de 119 étudiants, divisés en quatre groupes sur le jeu Halo II.

Deux groupes ont été mis en situation de jeu compétitif en équipe (avec pour but de soit tuer son opposant plus de fois ou d'avancer dans le jeu), un groupe devait jouer de manière coopérative avec un coéquipier et battre des ennemis gérés par l'ordinateur. Le quatrième groupe, le groupe témoin, jouait en mode solo. Elle montra que les étudiants qui jouaient en mode coopératif montraient moins d'agressivité dans la vie que les joueurs solo.

La seconde étude, publiée dans la revue Communication Research, a quant à elle été réalisée sur 80 étudiants de l'Ohio mis en binôme avec un autre joueur, qui était en fait un chercheur déguisé en étudiant. Les deux participants jouèrent ensemble au jeu de tir en vue subjective (first-person-shooterUnreal Tournament III, soit en tant que co-équipiers, soit en tant que rivaux.

Comme pour la première étude, les étudiants qui jouaient de manière coopérative montraient par la suite plus de propension à la coopération, même en dehors du monde du jeu, que ceux qui jouaient les uns contre les autres.

«Au final, la manière dont on se comporte dans le monde réel dépasse rapidement tout ce qui se passe dans le monde du jeu», selon le professeur Ewoldsen, et de conclure «les jeux vidéos ne contrôlent pas qui nous sommes».