L'association française de défense des consommateurs a mis en demeure mardi l'éditeur du jeu vidéo Diablo III de remédier sous 15 jours aux problèmes de connexion rencontrés par les joueurs, et de dédommager ceux ayant subi un préjudice.

L'UFC-Que Choisir, qui a lancé un appel à témoignages après avoir été interpellée sur «l'enfer vécu» par des consommateurs, indique qu'en l'espace de quatre jours seulement, plus de 1500 personnes ont fait part de leur mécontentement.

«La grogne des joueurs se concentre essentiellement (90%) sur la problématique de l'accès aux serveurs, dès lors qu'il est soit impossible soit de mauvaise qualité, ce qui rend le jeu difficilement jouable», résume l'association.

Diablo III est le troisième volet de la série lancée par en 1997 par Blizzard, filiale du numéro 1 mondial Activision Blizzard contrôlé par Vivendi.

Le jeu a réalisé le meilleur démarrage jamais enregistré par un jeu vidéo sur PC avec plus de 3,5 millions d'exemplaires écoulés le jour de sa sortie le 15 mai.

Revers de ce succès: l'accès au jeu, qui nécessite une connexion à un serveur sur internet, avait été très difficile dès les premiers jours, suscitant la grogne des joueurs sur les réseaux sociaux.

Le président et co-fondateur de Blizzard, Mike Morhaime, avait dit regretter fin mai que les préparatifs n'aient pas été suffisants pour assurer à tout le monde une expérience sans faille.

«Comment admettre que Blizzard n'ait pas anticipé le succès de son jeu, pourtant annoncé comme le blockbuster de l'année?», s'étonne l'UFC-Que Choisir, qui condamne le manque de transparence de l'éditeur qui, un mois après la sortie du jeu et alors que les dysfonctionnements perdurent, reste avare en explications.

L'association met en demeure Blizzard de remédier sous 15 jours aux différents problèmes dénoncés, et de communiquer sans délai de manière très transparente sur les mesures mises en place pour atteindre cet objectif.

Elle demande également à l'éditeur de dédommager les consommateurs ayant subi un préjudice.

Enfin, l'UFC-Que Choisir indique qu'elle intervient auprès de la DGCCRF pour qu'elle se saisisse de ce dossier et, plus largement, engage un travail sur la politique commerciale des éditeurs.

«Diablo III n'est pas un cas isolé. Les jeux connectés sont aujourd'hui la norme. Les éditeurs ont développé des mesures de protection anti-copie qui impliquent une connexion à internet permanente. Cette évolution pose plusieurs problèmes: le dimensionnement des infrastructures et l'inadmissible obligation de connexion à la charge des joueurs», estime l'association.

Juste avant Noël, période de sortie des «blockbusters» de fin d'année, l'UFC avait déjà dénoncé des bogues dans les jeux vidéo et annoncé avoir déposé plainte pour pratiques commerciales trompeuses et tromperie contre plusieurs éditeurs et distributeurs, dont Warner Interactive et la Fnac.