Un autre jeu d'une autre génération. Max Payne 3 veut reconquérir le coeur des inconditionnels de la série et, pourquoi pas, conquérir le coeur de ceux qui sont trop jeunes pour avoir déjà goûté à la violence du policier déchu.

Initiateur du célèbre «bullet time», ce ralenti pendant une fusillade notamment popularisé par le film The Matrix, Max Payne fait un retour retentissant.

Une dizaine d'années après le dernier chapitre, Payne se retrouve à São Paulo. Le fond du baril, il le voit de près: il n'est plus flic, il enfile antidouleurs et alcool, et il travaille comme garde du corps pour une riche famille. Une façon simple d'oublier son passé? Pas vraiment.

Toujours aussi malchanceux avec les femmes de son entourage - rappelons que Max Payne a assisté au meurtre de sa femme et de son nouveau-né -, il voit l'épouse de son employeur se faire enlever. Homme de principes, Payne n'entend pas laisser les ravisseurs s'en tirer aussi facilement.

S'il n'y avait eu qu'un film à faire avec le personnage de Max Payne, cela aurait dû être ce jeu, et non le long métrage sorti en 2008. RockStar fait partie des trois concepteurs les plus doués en ce qui a trait à la scénarisation et la mise en scène de jeux vidéo, et Max Payne 3 en profite pleinement.

Au premier coup d'oeil, le jeu ne ressemble pas aux autres tomes de la célèbre franchise, mais toute l'essence et la réalisation en font ultimement une vraie suite. Noir comme les précédents épisodes, le récit nous propulse dans une descente aux enfers sur fond d'introspection et de commentaire pessimiste sur les dures situations auxquelles nous faisons face.

Les acteurs sont excellents, et la capture de mouvement démontre bien l'expérience que l'éditeur accumule depuis quelques années.

Les cinématiques côtoient le style des meilleurs films de Micheal Mann. Les fusillades ont la force de frappe de celles visitées dans Heat ou Miami Vice. Elles sont difficiles et demandent de la précision. On se demande souvent si le moment est bien choisi pour sortir de notre couverture. Le jeu demande de revenir à la charge souvent: il joue avec nos nerfs, mais reste constamment immersif, moderne, actuel et tellement palpitant.

Les fameux «bullet time» peuvent être activés de deux façons par le joueur (au milieu de l'action ou encore en sautant dans la direction demandée). À certains moments, le temps ralentira de lui-même.

C'est notamment le cas lorsque Payne est atteint mortellement et qu'il doit abattre l'auteur du tir meurtrier pour survivre, ou encore quand une épreuve de tir rapide est demandée, par exemple pour éliminer le conducteur d'une voiture avant que celui-ci nous écrase.

À travers toute cette pétarade, nous pouvons également récolter des indices, et peut-être même des pièces d'armes spéciales.

De plus, le mode multijoueurs ne laisse pas sa place. Le «bullet time» y est bien intégré, et le système de «gang», où des amis peuvent se regrouper pour faire des points sur tous les supports (PS3, Xbox 360 ou PC), a de fortes chances de faire fureur au sein de la communauté.

Max Payne 3 est à la hauteur des grands jeux de tir classiques. Pour moi, c'est l'extase. Difficile de lui trouver des défauts. Tiens, je le mets sur ma pile de meilleur jeu de l'année.

**** 1/2

Concepteur: Rockstar

Éditeur: Rockstar

Console: PS3, PC, Xbox 360

Cote: M (18 et +)