Le jeu vidéo fait son entrée comme matière d'enseignement au secondaire au Québec.

En septembre prochain, le Collège Français, une école secondaire privée à Montréal et Longueuil, offrira une concentration en jeu vidéo. Il s'agit du premier programme du genre dans une école secondaire au Québec.

Une quarantaine d'élèves de première secondaire - sur un total de 350 - suivront cette concentration à compter de septembre. Chaque cohorte verra un de ses jeux publié par le studio norvégien Funcom, qui a un important bureau à Montréal.

«Nous voulons accrocher les élèves par la motivation scolaire. Une concentration comme celle-là va intéresser les élèves créatifs et ceux qui sont forts en programmation. C'est une façon plus ludique de faire du français, de l'informatique et des mathématiques, de développer leur esprit critique et leur capacité à travailler en équipe», dit Marie-Pier Cournoyer, directrice adjointe du Collège Français de Longueuil.

L'appui d'un studio

Durant les trois premières années, les élèves de la concentration jeu vidéo du Collège Français suivront des cours de culture numérique, d'écriture de scénario et de programmation de jeu vidéo, à raison de six heures par semaine. En quatrième et cinquième secondaire, la concentration deviendra un cours à option à raison de trois heures par semaine. Il en coûtera 500$ par année pour s'inscrire à la concentration de jeu vidéo, en plus des frais d'inscription de 2990$ l'an pour étudier au Collège Français. Comme il s'agit d'un cours de moins de cinq unités académiques, il n'a pas à être approuvé par le ministère québécois de l'Éducation.

Pour mettre sur pied sa concentration en jeu vidéo, le Collège Français bénéficie du soutien de l'entreprise norvégienne de jeu vidéo Funcom, qui a un studio de 250 employés à Montréal. Durant certaines journées pédagogiques, les élèves suivront un tuteur chez Funcom, en plus de participer au Sommet international du jeu vidéo de Montréal. Chaque trimestre, le meilleur élève du programme recevra un prix de Funcom.

Funcom est toutefois claire sur un point: elle ne veut pas recruter de futurs employés par le truchement du programme. «Nous voulons essayer de combattre le décrochage scolaire, particulièrement chez les garçons, dit Miguel Caron, directeur du studio montréalais de Funcom. Nous voulons les amener jusqu'au cégep et ils choisiront ensuite. Au secondaire, les élèves ne font souvent pas le lien entre les cours de sciences et de mathématiques et les applications pratiques qui peuvent en découler. Avec le jeu vidéo, ils vont voir une application pratique des sciences et des maths.»

Moteur économique

Avec environ 8200 employés dans l'industrie du jeu vidéo, le Québec est l'un des plus importants producteurs du jeu vidéo au monde avec la Californie, la Chine, le Japon et la Colombie-Britannique. Plusieurs studios montréalais déplorent le manque de programmes de formation spécialisée de niveau universitaire. «Les perspectives d'emploi sont intéressantes dans ce domaine, mais le but de notre programme n'est pas de former des créateurs de jeu vidéo», dit Marie-Pier Cournoyer, du Collège Français.