La violence extrême, les décapitations sanglantes et les voix d'outre-tombe ne sont pas nécessairement synonymes de bon jeu vidéo. Par contre, lorsque toutes ces angoissantes vertus sont soutenues par une mise en scène déstabilisante et de l'action prenante, on peut certainement y trouver son compte.

Jackie Estacado, le héros de The Darkness II, est un personnage sombre aux allures de Jim Morrison et à l'esprit tourmenté. Il est à la tête d'une bande bien organisée de mafieux qui comptent sur leur ténébreux leader pour veiller à leurs acquis. Estacado est hanté par l'image de sa défunte bien-aimée. Son délire hallucinatoire est attisé par l'omniprésence de la bête démoniaque qui vit en lui et qui lui confère ses obscurs pouvoirs. Mais qui sont ces médecins qui apparaissent à Estacado en songe, dans les couloirs crasseux d'un asile aux murs capitonnés ? Serait-il simplement en proie à la démence?

Le scénario de The Darkness II n'est pas particulièrement profond ou riche, mais il a le mérite d'être très bien raconté par les dialogues des personnages et les cinématiques du jeu. Les scènes oniriques en présence de Jenny, les sinistres divagations de Powell et les monologues du héros sauront interpeller les joueurs qui apprécient les histoires bien macabres.

The Darkness II est un jeu de tir à la première personne très linéaire et plutôt court (entre 6 et 8 heures de jeu environ). En plus des armes à feu, le participant utilise, tout au long de l'aventure, deux tentacules démoniaques ; longs serpents de l'enfer érigés sur son dos.

L'appendice de gauche est pourvu d'une puissante mâchoire qui permet de projeter des objets et d'empoignerdes victimes. Celle de droite possède une gueule aux dents acérées, parfaite pour fouetter et démembrer les assaillants.

De plus, en accumulant des points d'expérience, le joueur peut débloquer divers pouvoirs tels que la faculté de cracher une vapeur empoisonnée, de régénérer des munitions en dépeçant une proie ou de lancer de sombres vortex; allers simples vers les feux de l'enfer.

L'expérience de jeu de The Darkness II serait tout de même un peu mince si ce n'était du mode Vendettas, qui permet de jouer en coopération et d'explorer des tableaux inédits. Ceux-ci sont d'ailleurs soutenus par une trame narrative distincte qui partage quelques références avec l'histoire principale du jeu.

Pour ce deuxième opus du titre, les concepteurs de Digital Extremes ont choisi d'exploiter un style graphique BD, caractérisé par des traits noirs prononcés, à la Borderlands. C'est très réussi et cela appuie bien l'ambiance dans laquelle le joueur est plongé. Le jeu des acteurs de la version originale anglaise du titre est une des grandes réussites de The Darkness II. En revanche, pour y jouer dans la langue de Molière, il faut être prêt à composer avec des expressions et des accents français extrêmement appuyés qui irriteront rapidement certains Québécois.

Ainsi, grâce à sa mise en scène de grande qualité, à sa jouabilité franche et rythmée et à son mode Vendettas engageant, The Darkness II parvient à faire excuser sa courte durée de vie et sa flagrante linéarité.

_______________________________

The Darkness II ***1/2

Concepteur : Digital Extremes

Éditeur : 2K Games

Plateforme : PC, PS3,

Xbox 360

Cote : M (Mature 17")