Ubisoft Montréal, le studio derrière les séries de jeux vidéo à succès Assassin's Creed, Splinter Cell et Prince of Persia, est à l'étape de la production du troisième volet de Far Cry. Une licence majeure pour la boîte puisque les deux premiers se sont vendus à plus de sept millions d'exemplaires dans le monde. Résumé d'une présentation de Far Cry 3 et d'une rencontre avec les membres clés de la production.

Synonyme de liberté, la série Far Cry a su marquer le genre jeu de tir à la première personne en 2004. La communauté, habituée au jeu dirigé où l'on parcourt des couloirs plus ou moins larges, a été étonnée de découvrir la vaste île exotique qu'on lui propose. Ces grands espaces permettaient d'aborder les situations de multiples façons. De plus, le jeu était graphiquement éblouissant pour l'époque.



Far Cry 2, paru en 2008, était quant à lui un exploit technologique où l'Afrique devenait le terrain de jeu. La jungle et la savane semblaient réelles. Le moteur graphique grondait de puissance, mais des failles dans la jouabilité, notamment la redondance des missions jusqu'à l'intelligence artificielle limitée, avaient agacé la critique, dont celle de La Presse.

Pour le troisième de la série, l'équipe d'Ubisoft Montréal veut profiter de l'expérience acquise. Premièrement, on effectue un retour dans une île exotique, ce qui donne des limites réelles au territoire. La savane africaine de Far Cry 2 donnait une fausse impression de territoire illimité. «Le joueur doit oublier le monde extérieur, il ne doit y avoir que l'île. Far Cry 3 doit nous isoler dans un monde sauvage, fou et dément», explique Dan Hay, producteur du jeu Far Cry 3.

Le visionnement permet de mieux comprendre les affirmations du producteur. L'île nous isole, naviguant entre la série télé Lost, le roman Alice au pays des merveilles et le film The Beach. Le protagoniste, Jason Brady, doit survivre après que des pirates modernes eurent attaqué son groupe de vacanciers. On remarque également que le héros peut s'exprimer verbalement, ce qui n'était pas le cas dans les deux précédents jeux. Le seul but du jeu est de survivre, de retrouver sa petite amie et de quitter l'île. Celle-ci semble d'ailleurs remplie de mystères. Des champignons hallucinogènes ajoutent du piquant à l'une des missions proposées et une musique aérienne atypique donne un tout autre sens à une séquence ou nous nous échappons d'un navire en train de sombrer. L'île compte aussi des habitants, mais certains sont atteints de folie.

L'équipe de conception semble également s'être penchée sur le tempo et le scénario du jeu. La découverte devrait ajouter à la jouabilité et une insistance particulière mise sur les séquences vidéo porte la licence à un autre niveau. «Nous voulons garder l'idée de liberté et d'aventure réelles, explique Jamie Keen, chef de projet-design. Il sera possible d'explorer et d'en découvrir davantage sur l'histoire de l'île.» «Une partie de l'île a été occupée pendant la Seconde Guerre mondiale, par exemple» lance de son côté Mark Thomson, directeur de l'architecture de niveau.

Et pour l'intelligence artificielle, l'une des lacunes notées dans Far Cry 2, le producteur Dan Hay assure avoir écouté les joueurs. «Il m'est arrivé, lors de l'attaque d'un sniper, que les ennemis produisent un écran de fumé pour se dissimuler», donne-t-il en exemple afin de démontrer que l'AI s'adapte au joueur.

Place à l'improvisation

Michael Mando, interprète de Vass, l'un des principaux acteurs méchants du jeu et dont la performance a été acclamée à l'Electronic Entertainment Expo 2011, semble ressortir grandi de son expérience avec l'équipe de production. «La création de Vass fut un travail d'équipe entre l'équipe d'Ubisoft et moi, explique l'acteur. Au départ, Vass s'appelait Loopo et était grand et musclé». L'aspect graphique du personnage a été conçu à l'image de Michael, qui est plus petit et présente des traits sud-américains. On lui avait également demandé de ne pas prendre d'accent particulier, jusqu'à ce qu'il remarque qu'Ubisoft avait décidé de garder sa prestation avec un accent espagnol pour l'E32 011.

De plus, une liberté d'action a été donnée aux acteurs lors de la capture des mouvements grâce à une technologie qui est l'une des forces d'Ubisoft Montréal. «Il est encourageant de voir toute l'attention portée aux mouvements d'une seule personne par l'équipe de tournage», a expliqué Michael Mando lorsque l'on lui a demandé d'expliquer la différence entre un tournage télévisuel et une participation à une production vidéoludique.

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La sortie de Far Cry 3 est prévue pour le 4 septembre 2012.