De Pong à World of Warcraft. Du joystick à la WiiMote ou encore la Kinect. Plus de couleurs, plus de polygones, plus de mémoire. Le lancement de l'internet. La technologie a évolué et l'industrie vidéoludique avec elle. Mais où se dirige-t-elle à présent? C'est la question sur laquelle notre spécialiste en jeu vidéo, Kevin Massé, s'est penché.

Hasta la vista, DVD et Blu-ray

Le Blu-ray est probablement le dernier des supports physiques de l'histoire. Déjà, des programmes tels Steam de Valve ou encore Orygin d'Electronic Arts permettent d'acheter des jeux en téléchargement et donnent un second souffle aux jeux sur PC. Il est possible de les installer sur plusieurs ordinateurs, mais pour y jouer, vous devez être connecté à votre compte, donc branché sur le Net. Le phénomène existe également pour les consoles de salon. C'est à se demander si le lecteur de disque sera nécessaire sur la prochaine cuvée de ces consoles...

L'empire du Nuage

Le terme est nouveau - cloud computing en anglais - et signifie que le traitement des informations ne se fait plus sur notre ordinateur, mais sur un serveur externe. Les sauvegardes de jeu sont donc toutes accessibles par le «nuage», et ce, d'où nous voulons. Le système d'achat Steam en est un exemple. Onlive utilise le «nuage» pour faire le rendu de jeux à distance sur notre télé, notre ordinateur et même notre tablette numérique. Plus besoin de posséder un ordinateur ou une console dernier cri: tout est retransmis sur votre écran dans l'immédiat par voie numérique. Il ne reste qu'à espérer une baisse du prix de la bande passante.

La fin des polygones

Une société australienne, Euclideon, pense avoir mis au point une technologie 100 000 fois supérieure au fameux Voxel utilisé pour créer les images 3D de nos jeux vidéo actuels. Au lieu de modéliser avec les lourds polygones, on utilise des atomes 3D. Cela demanderait moins de ressource système et la qualité tiendrait du jamais vu. Pour l'instant, le moteur graphique n'est pas encore réalisé. Il faudra donc s'armer de patience avant de voir ces graphiques ultraréalistes sur nos écrans.

Payer un peu maintenant, payer beaucoup plus tard

Les contenus supplémentaires téléchargeables payants font déjà partie du paysage vidéoludique, mais d'autres méthodes mercantiles semblent devenir une norme. Un jeu peut être offert en différents chapitres, ou encore tout simplement gratuitement. Seul hic, le contenu complet du jeu n'est pas offert. Il faut débourser d'autres dollars pour débloquer de nouveaux tableaux et de meilleures armes ou encore pour jouer en ligne. Certains éditeurs vont même jusqu'à offrir un service payant sous forme d'abonnement afin de donner accès à du contenu additionnel. Au final, le jeu complet reviendra souvent plus cher que les 60$ habituels.

La vie n'est qu'un jeu

La «gamification», vous connaissez? Vous y participez peut-être déjà. Le terme désigne un procédé d'intégration de mécanismes propres aux jeux vidéo dans des actions ou applications qui ne sont pas un jeu. Pensons par exemple aux programmes de récompenses qui veulent fidéliser les utilisateurs en leur proposant d'accumuler des points. Les joggeurs qui utilisent le système Nike " participent à cette «gamification». Ils obtiennent un statut ou gagnent de l'expérience selon les kilomètres courus. Les principes utilisés dans les jeux vidéo feront partie de plusieurs sphères de notre vie, qu'on le veuille ou non.

La migration du jeu portable vers le téléphone intelligent

L'avènement du téléphone intelligent a changé la donne du jeu portable. Sur ce support multitâche, un jeu ne se vend pas plus de 15$, comparativement à 40$ sur une console portable. Le jeu est ainsi plus accessible et plusieurs styles, d'Angry Birds à Final Fantasy, sont offerts. Il restera toujours un public pour la DS, la 3DS, la PSP ou la PS Vita (en vente en 2012), mais il risque de se retrouver avec les miettes que le téléphone intelligent aura laissées derrière lui.

Tout dans le social?

La popularité des jeux sociaux ne passe pas non plus sous le radar des éditeurs. Certaines licences transforment déjà leur mécanique de jeu afin d'attirer la communauté Facebook, Twitter ou Google +. On peut déjà jouer à des classiques comme The Sims ou Civilisation sur Facebook. Il faut s'attendre à voir débouler de plus en plus de jeux sur les réseaux sociaux, et à voir ceux-ci s'inviter dans de grandes franchises.

De nouvelles façons de jouer

Avec la manette WiiMotion, Nintendo a réinventé notre façon de jouer en intégrant la détection de mouvement aux jeux vidéo. Microsoft a elle-même créé sa propre révolution avec la caméra Kinect et sa détection de mouvement sans manette. Kinect n'en est qu'à ses débuts, mais déjà, la caméra de Microsoft permet de détecter non seulement notre corps, mais aussi les objets qui nous entourent ainsi que les commandes vocales. En 2012, Nintendo lancera la WiiU, une nouvelle console avec une tablette numérique en guise de manette. En ajoutant à cela la réalité augmentée et la possibilité de commencer un jeu sur une console pour le continuer sur un autre support, on constate que le potentiel de création de nouvelles mécaniques de jeu est immense. Le contrôle par la pensée, peut-être?

Merci à Denis Talbot, Claude Arson et Tristan Geoffroy de l'équipe de M. Net pour les bons tuyaux.