À l'heure où le succès des jeux sur téléphones intelligents va grandissant, Sony croit encore aux consoles portables traditionnelles et veut avant tout séduire les joueurs aguerris avec sa PS Vita, a expliqué à l'AFP Philippe Cardon, le PDG de Sony Computer Entertainment France.

Sortie le 17 décembre au Japon, cette machine débarquera le 22 février en Europe et en Amérique du Nord.

«Bien sûr, nous aurions préféré être là au moment des fêtes de fin d'année. Mais nous sommes certains que notre cible, les gros joueurs, répondra présent au lancement de la console», a fait valoir Philippe Cardon.

Contrairement à la tendance qui prévaut depuis quelques années dans le secteur, avec l'élargissement du public dans le sillage de Nintendo qui a initié le mouvement avec sa Wii, le géant japonais de l'électronique entend ainsi s'attaquer à une population plus réduite mais aussi plus exigeante.

«Sur la PS Vita, nous voulons proposer du jeu vidéo haut-de-gamme. Cela passe à la fois par une puissance de la console qui est très importante mais aussi par des productions soignées qui entraînent le joueur dans une histoire de longue haleine et pas seulement dans des parties de quelques minutes», a souligné M. Cardon.

À cet égard, plusieurs jeux du lancement comme Uncharted: Golden Abyss, épisode inédit mettant en scène l'aventurier star de la Playstation 3 Nathan Drake, font office de vitrines technologiques et sont bien plus impressionnants techniquement que n'importe quel autre titre disponible sur téléphone intelligent ou sur Nintendo 3DS, la machine du rival Nintendo qui affiche de la 3D sans lunettes.

Mais cette débauche visuelle a un coût: la PS Vita sera vendue à 249 dollars pour sa version Wi-Fi et 299 dollars pour celle ajoutant une compatibilité avec les réseaux cellulaires 3G. Soit un tarif supérieur à celui de la 3DS, actuellement proposée à 159 euros (205 dollars), et de beaucoup de smartphones qui permettent en plus de téléphoner.

Quant aux jeux, il faudra compter entre 30 et 50 euros (38 à 64 dollars) pour la future console de Sony, à comparer avec les quelques euros d'un titre à succès sur iPhone comme Angry Birds par exemple.

Malgré tout, Sony a réussi ses premiers pas au Japon, avec quelque 320 000 ventes en deux jours, et les pré-commandes pour la France «sont très bonnes», a assuré le PDG de Sony Computer Entertainement dans l'Hexagone et par ailleurs vice-président du groupe en Europe.

«Les joueurs acharnés sont toujours à l'affût de la dernière nouveauté. À Noël, les cinq gros jeux qui sont sortis, il les ont tous achetés, même s'il y a la crise, même s'il y a les cadeaux pour la famille... Et ce sera encore le cas en février», selon Philippe Cardon.

Le groupe japonais a également quelques arguments à faire valoir pour ne pas effrayer les joueurs occasionnels. Ainsi, les deux surfaces tactiles, sur l'écran et à l'arrière de la console, «permettent à n'importe qui de la prendre en main très facilement», a insisté le PDG de Sony Computer Entertainment France. Et pour attirer les accrocs des téléphones intelligents, des applications sociales comme Facebook et Twitter sont aussi de la partie.