La nouvelle console de jeu vidéo portable Vita de Sony sera mise en vente au Japon le 17 décembre, a annoncé le groupe japonais mercredi, la veille du Tokyo Game Show, plus grand salon du divertissement multimédia en Asie.

La Vita, qui pourra se connecter à des réseaux cellulaires 3G ou locaux sans fil Wi-Fi, existera en deux versions, respectivement vendues 29 980 yens (387$) et 24 980 yens (322$). Elle ne sera disponible ailleurs que début 2012, manquant la période de Noël.

Sony se dit obligé d'étaler les lancements pour être en mesure de proposer un nombre suffisant de jeux dans chaque pays.

Il veut ainsi éviter les difficultés que rencontre actuellement son rival Nintendo avec sa console 3DS mise sur le marché au printemps sans suffisamment de titres alléchants, malgré sa faculté de présenter des images en relief visibles sans lunettes particulières.

Pour doper les ventes de sa machine, la maison mère de Mario, des Pokemon ou de Zelda a été forcée d'en sabrer de 30% à 40% le prix, lequel était initialement au même niveau que celui du modèle basique de la future Vita.

Nintendo a en outre annoncé mardi une nouvelle collection d'une trentaine de titres spécifiques pour cette console.

Conscient du risque, Sony affirme pour sa part avoir actuellement 100 titres Vita en développement, dont 26 seront disponibles au moment de la sortie de la console au Japon.

La Vita, qui s'inscrit dans la lignée des modèles PSP (PlayStation Portable) écoulés à quelque 71,4 millions d'exemplaires dans le monde, est enrichie de plusieurs atouts techniques, dont une caméra, un capteur GPS (version 3G) ainsi qu'un écran et un dos tactiles.

«Toutefois, l'attractivité de cette console, qui va permettre d'élargir encore le public du jeu vidéo, dépendra surtout de l'imagination des créateurs de contenus», a souligné Hiroshi Kawano, PDG de Sony Computer Entertainment, lors d'une conférence de presse à Tokyo.

Le groupe souhaite positionner sa nouvelle machine comme un objet de «loisirs» très grand public et non comme un appareil pour un nombre plus restreint de mordus.

Outre le jeu, la Vita permettra de regarder des films et autres vidéos, d'écouter de la musique, de se connecter à des sites internet, dont des réseaux communautaires comme Facebook ou de diffusion de brèves informations comme Twitter.

«Les applications ludiques qui permettent le contact en ligne avec les amis dans le prolongement de la vie quotidienne vont croître à l'avenir», a assuré Masami Yamamoto, directeur général adjoint d'un studio de création de Sony.

Le fleuron nippon de l'électronique s'est allié cette fois non seulement à ses traditionnels partenaires développeurs de jeux en tout genre, mais aussi au très populaire site nippon de diffusion de vidéos en direct et en différé Nico Nico Douga.

De plus, la version Vita 3G sera proposée au Japon en partenariat avec le premier opérateur nippon de télécommunications mobiles, NTT Docomo, lequel offrira des formules prépayées d'accès à son réseau.

La Vita, que pourront expérimenter en avant-première les visiteurs du Tokyo Game Show cette fin de semaine, va arriver sur le marché au moment où la concurrence se renforce avec la percée significative des divertissements bon marché ou gratuits proposés pour les téléphones portables haut de gamme à écran tactile (smartphones) ou les tablettes numériques multimédias.

Les fabricants de consoles se trouvent actuellement dans une situation paradoxale: d'un côté, grâce aux réseaux et à l'étendue des terminaux et contenus en ligne, le divertissement multimédia s'est grandement démocratisé, ce qui constitue pour eux une chance, mais dans le même temps les appareils permettant de jouer sont de plus en plus nombreux, ce qui cannibalise la clientèle potentielle des consoles.

«L'arrivée de nouveaux entrants oblige le monde du jeu vidéo à définir une stratégie de croissance en prenant en compte ces deux aspects, autrement dit à proposer, grâce aux réseaux, l'accès à des applications et contenus autres que les seuls jeux», a reconnu M. Kawano.