Après l'univers du crime moderne de Grand Theft Auto et le western spaghetti de RedDead Redemption, les concepteurs de Rockstar s'attaquent au polar avec L.A. Noire.

Cela aura prit presque six ans avant que L.A. Noire ne sorte sur les tablettes. C'est un peu long. Mais manette en main, on peut s'expliquer, le défi de taille que s'est donné la Team Bondi et l'équipe de Rockstar. Nouvelle bibitte qui lorgne avec le jeu d'action, mais surtout avec le jeu d'enquête pure et dure, L.A. Noire profite d'une technologie de capture faciale à couper le souffle qui révolutionne leur approche ludique.

Cette fois, c'est dans la ville de Los Angeles de l'après-guerre, en 1947, que notre protagoniste évolue. Bien sûr, Rockstar reproduit l'époque, l'environnement et la mise en scène avec un grand souci du détail. Allant puiser dans tous les tics cinématographiques du polar et s'inspirant de cas historiques tels le meurtre d'Elizabeth Short, connu comme l'affaire du Dahlia Noir. Pour ajouter à l'ambiance, le jeu peut également être mis en noir et blanc.

On interprète Cole Phelps, vétéran de la guerre, qui vient tout juste de joindre les rangs du L.A.P.D. Il commence à la circulation, au bas de l'échelle. Mais comme un simple accident peut dissimuler une machination meurtrière, notre héros se fait rapidement la patte sur une première enquête.

On examine les lieux, on récolte des indices et l'on se prête à des interrogatoires parfois musclés. Et cela, la majeure partie du temps. Est-ce que l'on pourrait dire que L.A. Noire radote? Un peu. Néanmoins, le jeu y gagne en authenticité grâce à une technologie de fine pointe qui retransmet la gestuelle des acteurs ainsi que leurs expressions faciales, toutes criantes de réalisme. Les personnages affichent chaque émotion et l'expression du tic le plus subtil peut révéler un indice capital. Cette technologie est utilisée avec génie lors des interrogatoires, moment crucial du jeu, où il faut être attentif au moindre détail comportemental d'un suspect afin de détecter s'il ment ou dit la vérité.

On n'en reste pas là et l'on plonge davantage dans l'ambiance du roman noir. Il va sans dire qu'un homme de loi doit sortir son arme lorsque l'occasion l'y oblige. Les habitués des jeux Rockstar ne seront pas dépaysés par les contrôles, mais devront s'acclimater à des règles plus strictes. On ne dégaine pas notre arme n'importe où. Nous ne sommes pas un bandit de Grand Theft Auto après tout. La plupart du temps, une enquête nous mènera à de vibrantes poursuites en voiture ou à pied si ce n'est à une bonne vieille bataille aux poings.

L'arme de Cole Phelps servira davantage à l'occasion de la quarantaine d'appels spontanés du central auxquels nous pouvons répondre. Ces derniers demandent de nous déplacer sur place afin d'empêcher un délit en cours. Bien qu'ils aient peu d'impact sur notre progression, un peu d'expérience au passage, ces scènes ont le mérite de nous sortir de la routine.

Dans L.A. Noire, l'histoire et le jeu ne font qu'un. Son contenu épisodique est extrêmement linéaire, nous déstabilisant au premier contact, par son rythme lent et par le contenant «bac à sable» qui offre cette fois beaucoup moins de liberté. L'ascension de Phelps et les intrigues qu'ils rencontrent au passage piquent toutefois sans cesse notre curiosité. Et on finit par embarquer volontiers sur des rails dont il est difficile de débarquer.

Avec L.A. Noire, Rockstar détient une franchise qui a de l'avenir. Le scénario dure une vingtaine d'heures. Si la possibilité de rejouer le scénario se voit limitée par le style du jeu, il est permis d'espérer à du contenu téléchargeable de qualité de la part de Rockstar.

Concepteur: Team Bondi

Éditeur: Rockstar Games

Plateformes: PS3, Xbox 360

Cote: M (17 ans et +)