Sony va assurer les clients américains de ses systèmes de jeux en ligne à hauteur d'un million de dollars, a annoncé vendredi son PDG après le piratage de plusieurs réseaux du géant de l'électronique.

Cette police gratuite valable un an s'appliquera notamment à son portail interactif PlayStation (PSN) et à son service de musique sur la toile Qriocity, a-t-il expliqué, sans préciser si elle concernerait aussi les souscripteurs du système de jeux sur internet pour PC Sony Online Entertainment (SOE).

Howard Stringer s'est personnellement excusé auprès des consommateurs après les attaques de ces réseaux qui font craindre le vol de données personnelles de plus de cent millions de souscripteurs.

«Pour l'instant, rien ne confirme qu'une carte de crédit ou information personnelle ait été utilisée de façon malveillante», a-t-il tenté de rassurer dans un message posté sur internet.

M. Stringer a expliqué que les clients de ces services aux États-Unis, qui constituent le groupe le plus nombreux, allaient bénéficier chacun "d'une police d'assurance d'un million de dollars contre l'usurpation d'identité".

«Des annonces pour les autres régions suivront bientôt», a assuré le PDG.

Le système SOE (24 millions de comptes dans le monde) a été attaqué les 16 et 17 avril, tandis que le PSN (77 millions d'inscrits) a été piraté entre les 17 et 19 avril et arrêté le 20 avril.

«Dès que nous avons compris l'ampleur de l'intrusion, nous avons arrêté les services PSN et Qriocity et engagé les meilleurs experts techniques de ce domaine pour déterminer ce qui s'était passé», s'est défendu M. Stringer.

«Au vu des conclusions de cette recherche, nous vous avons informés. Notre enquête se poursuit, et nous améliorons notre système de sécurité», a-t-il poursuivi.

PSN relie les utilisateurs de la console PlayStation 3 et compte 77 millions d'inscrits, tandis que SOE permet à des milliers d'internautes du monde entier de participer simultanément à des jeux sur PC comme EverQuest ou Champions of Norrath.

Parmi les informations piratées pourraient figurer les noms, adresse, date de naissance, sexe, numéro de téléphone, identifiant et mot de passe des internautes.

Sony n'exclut pas que des coordonnées bancaires aient interceptées, y compris le numéro de compte, le nom du client et du titulaire du compte, ainsi que l'adresse du client.

Depuis le début de la crise, le groupe souligne toutefois qu'aucun élément n'atteste que ce type d'information a été dérobé à ce jour.

Mercredi, un responsable de Sony a indiqué que les malfaiteurs avaient laissé un message au nom "d'Anonymous", un groupe militant de pirates informatiques, sans se prononcer sur l'authenticité de cette apparente revendication.

Mais ce groupe a nié toute implication. Anonymous s'est fait connaître par des attaques contre les sites de cartes de crédit américaines Visa et MasterCard en réponse à leur décision de bloquer les versements au site de publication d'informations confidentielles WikiLeaks.

«Lors des derniers mois, Sony a fait face aux terribles séisme et tsunami au Japon. Mais maintenant nous faisons face à cette attaque criminelle contre nous - et contre vous - et travaillons avec le FBI et d'autres organismes d'application de la loi dans le monde pour arrêter les responsables», a ajouté M. Stringer.

L'action Sony a perdu vendredi 2,33%, terminant à 2.262 yens à la Bourse de Tokyo, et a fondu de plus de 20% au total depuis le séisme.