Certains héros de jeux vidéo sont reconnus pour leur furtivité, d'autres pour leur vaillance, leur dextérité ou leur espièglerie. Dans le cas de Gray, personnage du jeu de tir Bulletstorm, on se souviendra plutôt de lui pour son surplus de testostérone, son habileté à faire exploser les choses (et les personnes) et son penchant marqué pour les coups de botte d'armée dans les dents.

Gray n'est pas un enfant de choeur. Son équipe et lui ont été trahis par un militaire de haut rang et, dans un élan de colère, il écrase son vaisseau sur une planète inhospitalière, non loin d'une cité en ruine. Sans être totalement insipide, l'intrigue de Bulletstorm n'ira pas énormément plus loin. Mieux vaut se laisser surprendre par les blagues crues et grasses du héros et par les décors cyberpunk, rouillés et chaotiques qui meublent les environnements du jeu.

La bienséance et la courtoisie ne font pas partie des moeurs des barbares qui se disputent les territoires où ont atterri nos héros. À défaut d'être accueillants, ils sont nombreux. L'objectif du joueur est de pulvériser chacun d'eux avec le plus d'originalité possible afin d'accumuler des skillshots, une devise qui sert notamment de monnaie d'échange.

Rapidement, le joueur fera l'acquisition d'une des armes signature du titre: un lasso énergétique permettant de tirer violemment vers lui les objets et les ennemis qui sont hors de sa portée. Le participant réalisera aussi que les environnements de Bulletstorm sont parsemés de barbelés, de pointes d'acier, de fils électriques dénudés et d'éclats de tôle acérés.

Bref, l'environnement est une arme en lui-même. Gray sait qu'en alliant les subtils arts du coup de «cap d'acier», de la glissade et du maniement du lasso, on peut réduire quelqu'un en bouillie de bien des façons. C'est en variant et en combinant les méthodes d'exécution que le joueur parvient à accomplir de meilleurs skillshots, à débloquer de nouvelles armes (neuf, au total) et à se payer de nouvelles améliorations pour celles-ci.

Certaines de ces armes sont surprenantes et tout à fait rafraîchissantes. Les joueurs y verront un incitatif à explorer de nouvelles combinaisons d'attaques, pour accumuler un maximum de points et accéder aux capacités spéciales de l'arsenal.

Les graphismes de Bulletstorm, quant à eux, sont jolis, sans toutefois repousser de nouvelles frontières. Sa campagne d'une dizaine d'heures de jeu, bien linéaire, est honnête, mais peut justifier une location avant un achat. Il ne faut pas hésiter à choisir un niveau de difficulté plus élevé dès le premier essai pour une expérience plus relevée et engageante.

Le mode multijoueurs en ligne propose de combiner les efforts de quatre participants et d'abattre des groupes d'ennemis afin d'atteindre divers objectifs de skillshots. Le principe est sympathique, surtout avec des amis, mais risque néanmoins de s'essouffler relativement rapidement.

Bref, Bulletstorm doit être pris pour ce qu'il est: un jeu de tir féroce et rythmé qui met un accent particulier (et des plus intéressants) sur l'interaction entre les personnages et leur environnement. Son système de progression original permet d'allonger la durée de vie du titre qui, autrement, battrait un peu de l'aile.

 

Bulletstorm

Concepteur: People Can Fly

Éditeur: Electronic Arts

Plateforme: PS3, Xbox 360, PC

Cote: M (Mature)