Deux heures, c'est le temps que Eidos Montreal m'a laissé afin de jouer à Deus Ex Human Revolution. Sur les 30 à 40 heures que les concepteurs promettent, c'est bien peu. Mais disons que ce premier plongeon au coeur de la transhumanisation laisse planer un avenir fructueux pour ce jeu extrêmement ambitieux.

Pour les lecteurs qui ne sont pas familiers avec le jeu, Deus Ex : Human Revolution est le troisième titre d'une série qui n'avait pas bougé depuis 2004. Le premier avait davantage marqué les esprits que le deuxième. Ils sont encore disponibles via Steam sur PC. Deus Ex : Human Revolution reste un jeu qui pose ses pions dans un univers cyberpunk. Comme si on avait passé Blade Runner et Ghost in the Shell au mixeur. Il soulève des réflexions sur l'avenir de la science et des améliorations physiques qu'elle peut apporter aux humains grâce à la robotique.

Eidos Montréal m'a fait vivre les deux premières missions du jeu. On se retrouve en 2027, dans la peau d'Adam Jenson, un chef de sécurité sans augmentation mécanique qui travaille au sein de la Sarif Industries. Une corporation qui fait de la recherche sur les augmentations.

L'introduction nous raconte les deniers moments d'Adam en tant qu'être humain à part entière. Elle nous mène vers sa transformation mécanique que l'on visualise à travers une cinématique léchée. Qui confronte l'amour et la science.

Premier constat lors des premières scènes: la direction artistique dépasse les attentes. Si l'engin graphique n'impressionne pas, nous constatons immédiatement que le souci du détail y est. La musique de Michael McCann donne un ton futuriste tout à fait approprié. Les couloirs teintés noir et or des laboratoires abondent d'objet de toute sorte. Derrière les vitres, des jambes robotisées qui courent sur place. Derrière une autre, une démonstration de micro bombe. Ceux qui ont regardé la bande-annonce feront le lien immédiatement avec une des augmentations disponibles dans le jeu.

Parmi les personnages clés rencontrés, il y a la Docteur Megan Reed. La source d'une grande découverte scientifique qui sera bientôt dévoilée à la planète. Il y a aussi l'aride Francis Pritchard, de la sécurité informatique. Et finalement, David Sarif, le PDG de Sarif Industries qui semble avoir tissé des liens d'amitié avec notre avatar. La mise en scène est serrée, les plans sont tous réfléchis afin de livrer une performance d'acteurs aussi relevés que les jeux concurrents. Je pense notamment à Mass Effect ou encore Gran Theft Auto.

La jouabilité se déroule principalement à la première personne. Comme Gears of Wars, on passe d'une façon naturelle de la première à la troisième personne lorsque nous sommes en couverture, ou lorsque nous utilisons une augmentation. Les commandes diffèrent quelque peu des commandes auxquels les autres jeux nous ont habitués. Je m'y suis familiarisé tout de même rapidement.

La deuxième mission demandait de mettre un terme à une prise d'otage. Elle a permis au concepteur de nous présenter les augmentations que Jenson pourra obtenir lors de sa progression. Très complets, plusieurs paramètres sont ajustables: augmentation de notre force, renforcement de notre épiderme, vision rayon X, piratage, camouflage, etc. Certaines aptitudes demandent d'ailleurs plusieurs augmentations afin de pouvoir être réalisées. Par exemple, pour assommer un ennemi derrière un mur, il faut avoir préalablement notre vision rayon X et notre force.

Question d'ajouter un peu de stratégie et de défi au jeu, les concepteurs d'Eidos Montréal ont ajouté des batteries d'énergie nécessaire à l'utilisation des augmentations. Ces dernières se vident lorsque nous utilisons une augmentation. Dans le jeu, j'avais décidé d'utiliser une approche furtive. Avec deux batteries en banque, je devais faire attention de ne pas trop utiliser l'énergie de mes batteries avec le mode invisibilité afin de pouvoir utiliser une autre augmentation afin de mettre à terre un ennemi. Le concept est effectivement très contraignant, il faut penser avant de se lancer et cela ajoute au réalisme.

Une image de Deus Ex : Human Revolution

Même si les deux missions proposées étaient très dirigées, les concepteurs promettent un jeu où les choix seront l'une des bases fortes de la jouabilité.  Par exemple : avant de commencer la deuxième mission, David Sarif nous demande de lui livrer notre approche. En douceur ou agressif ? Ce qui influence les armes que nous aurons en notre possession. Sinon, plusieurs chemins pouvaient être utilisés afin de terminer la mission. Il suffisait d'être à l'écoute et de bien inspecter l'environnement.

Lors de l'essai, le jeu était encore en phase de débogage. L'intelligence artificielle faisait défaut lors de certaines confrontations tandis que d'autre fois, l'ennemi était vraiment éveillé. Cela restera à voir lors de la sortie. Cette dernière était prévue pour le premier trimestre 2011, mais a été repoussée à une autre date de la même année.

Ce qui est certain, c'est que lorsque la session s'est terminée, j'en demandais encore. Partie comme il est, Deus Ex : Human Revolution est l'un des jeux les plus prometteurs de 2011.

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Une image de Deus Ex : Human Revolution