«Plates», les jeux vidéo éducatifs? Force est d'admettre que la concurrence est forte et certains jeux offrent des aventures pas mal plus excitantes que de résoudre des exercices de français et de mathématiques! Mais les choses sont en train de changer : ludique et utile se conjuguent de plus en plus, si on en croit Steve Couture, pdg de Frima Studio.

Avec les éditions CEC, la boîte de Québec vient de lancer Super Zapp, le premier jeu en ligne directement basé sur le programme du ministère de l'Éducation du Québec.

Le e-learning est en changement», explique Steve Couture. Plus que des problèmes à résoudre, le nouveau bébé de sa firme Frima, Super Zapp, cherche à attirer les jeunes gamers avec ce qu'ils aiment : des aventures, des mondes virtuels à construire, des jeux en réseau. «Même dans le jeu éducatif, il faut que ce soit le fun, explique Steve Couture. Il faut vraiment rendre l'éducatif plus ludique.

Or, le côté «ludo» a parfois été négligé dans les jeux dits «ludo-éducatifs», poursuit celui qui estime toutefois que «le message commence à passer» chez les spécialistes en éducation.

Chez Frima, une dizaine de concepteurs ont travaillé pendant six mois pour élaborer ce jeu pour les éditions CEC, le plus grand éditeur de manuels scolaires au Québec. «Les spécialistes de CEC ont fourni les questions. Nous, notre travail était de rendre le jeu intéressant.»

Pour l'instant, Super Zapp présente des exercices en français et en mathématiques de la troisième à la sixième année.

Le site offre plus de 800 questions par matière par niveau.

Dans Super Zapp, l'enfant doit répondre à des questions et chaque étape franchie lui permet de mettre la main sur des décobilles qui servent à améliorer son monde virtuel. Les points accumulés permettent d'acheter des éléments d'ambiance, de changer la couleur ou le style des bâtiments du décor dans lequel évolue le personnage. Un incitatif non négligeable à l'heure où les jeunes ont accès à une foule de jeux vidéo de divertissement.

Et le résultat est concluant. La manipulation simple et un graphisme efficace opèrent au point qu'un essai a rendu accro l'auteure de ces lignes, qui a pourtant quitté l'école primaire depuis belle lurette!

Suivi des parents

Une autre nouveauté de Super Zapp est la possibilité pour les parents de se créer un compte pour suivre la progression de leur enfant. Une tendance incontournable, estime Steve Couture. Des statistiques montrent en effet les matières fortes ou les principaux problèmes éprouvés. «Les parents peuvent traquer la performance des enfants. Ils sont impliqués», illustre-t-il.

Cette possibilité de suivre l'évolution de sa progéniture a aussi séduit le comédien Martin Drainville lorsqu'il a été approché par les éditions CEC pour devenir porte-parole du jeu lancé mardi. Ce père de deux garçons de 5 et 10 ans a pigé dans sa propre expérience pour se faire le porte-parole des parents parfois dépassés par certains travaux scolaires. «Les méthodes d'enseignement ont changé et on n'utilise pas toujours les mêmes thèmes que dans notre temps», lance le comédien joint à Montréal. Il admet aussi ne pas avoir toujours le tour pour expliquer des concepts pourtant faciles. «Il n'y a rien de pire que d'expliquer quelque chose qu'on comprend!»

Pour Martin Drainville, les jeux éducatifs ne remplaceront évidemment jamais l'accompagnement d'un parent. Mais, dit-il, ils peuvent agir comme complément et aider un jeune à faire un petit sprint du cerveau avant un examen. «C'est comme un parachute», illustre-t-il.

Quoi qu'il en soit, les jeux vidéo en ligne sont plus populaires que jamais. Et ils sont là pour rester, constate le comédien et animateur.

«De toute façon, les enfants vont passer des heures sur l'ordinateur alors, aussi bien qu'ils en retirent quelque chose», conclut-il.

Plus d'informations sur Super Zapp à www.superzapp.com. Le jeu coûte 19,95 $ pour un an d'inscription pour une matière et 29,95 $ pour deux matières, qui équivalent au contenu d'une année scolaire.