Derrière chaque grand dirigeant que la Terre ait connu, conquérant, roi et reine des puissances mondiales, chef de tribu et empereur, derrière chaque démocratie, chaque dictature et monarchie historique se cache... un amateur de jeux vidéo de stratégie (dans Civilization V, du moins)! Le temps est venu de réécrire l'Histoire.

L'idée et le scénario

Civilization V, dernier-né d'une illustre série de jeux de stratégie en tour par tour, propose rien de moins que de réinventer l'Histoire de l'humanité. À la tête d'une des 18 nations disponibles (aztèque, ottomane, égyptienne, iroquoise, etc.), le joueur bâtit et administre sa civilisation, de l'invention de l'agriculture à la nanotechnologie.

Quatre conditions de victoire sont proposées: la domination militaire (le joueur conquiert toutes les capitales adverses), diplomatique (il parvient à fonder les Nations unies), scientifique (grâce à l'exploration spatiale) ou culturelle (par l'accumulation de doctrines).

L'expérience de jeu

Dans Civilization V, les principes de religion et de politique, auxquels les amateurs de la série ont été habitués, sont réunis dans un concept inédit: les doctrines. Il s'agit d'idéaux, tels la piété, l'autocratie ou l'honneur, qui définissent et orientent la nation du joueur.

En fait, la plupart des mécanismes de jeu qui ont rendu la licence célèbre sont présents dans cette cinquième mouture, brillamment revus et corrigés. Dommage que le jeu ne propose aucune campagne scénarisée.

Une autre option brille d'ailleurs cruellement par son absence: le mode multijoueurs en «sellette», appelé généralement hotseat, qui permet de jouer à plusieurs, à tour de rôle, sur un même ordinateur. De nombreux vétérans bouderont le jeu à cause de cette seule omission, et avec raison. L'option pourrait éventuellement être offerte en téléchargement, mais il faudra, semble-t-il, s'armer de patience.

Les joueurs qui se lanceront dans l'aventure découvriront néanmoins, avec Civilization V, une production réfléchie et engageante. Les concepteurs des studios Firaxis ont troqué la forme carrée, qui quadrillait les terres des précédents Civilization, pour un hexagone; une forme qui permet des déplacements et des positionnements d'unités plus évolués.

Par ailleurs, il n'est plus possible, dans cette plus récente mouture, de rassembler plusieurs unités militaires sur une même case. Une seule infanterie peut être présente sur chaque hexagone, ce qui oblige à réfléchir davantage aux approches tactiques et à mieux gérer ses armées.

Son et image

Une des forces de Civilization V, c'est son interface, élégante et agréable à consulter. Il faut prévoir quelques heures avant d'y naviguer avec aisance, mais une fois les différentes fenêtres d'information apprivoisées, on ne peut qu'en apprécier le raffinement et l'ergonomie.

Les graphismes généraux de Civilization V, quant à eux, sont jolis, sans être particulièrement percutants. On se serait attendu à plus, surtout si l'on considère la puissance d'ordinateur considérable que le titre requiert.

La réalisation musicale, par contre, est merveilleuse. Les mélodies orchestrales sont riches, évoluent avec les époques et s'adaptent aux différentes cultures explorées.

Notre verdict

Impossible de passer sous silence l'absence d'un mode de jeu hotseat dans Civilization V; une lacune qui indigne bien des amateurs de la série. Mais le titre est tout de même solide. D'innombrables heures de divertissement attendent les joueurs qui savent apprécier le rythme apaisant de la stratégie en tour par tour.