Avec son treizième épisode, Final Fantasy, série phare du jeu de rôle japonais, tente de s'éloigner des mécaniques qui ont fait ses précédents succès afin de séduire un nouveau public, au risque de déconcerter les fans de la première heure.

Déjà disponible au Japon, où il s'est écoulé à un million d'exemplaires le jour de son lancement en décembre, ce titre sera commercialisé mardi en Europe et en Amérique du Nord sur Playstation 3 et Xbox 360.Tradition oblige, l'univers de cet opus, qui a demandé cinq années de travail, est totalement nouveau. Dans le futur, le monde est divisé en deux espaces diamétralement opposés, les bas-fonds dangereux de Pulse et la cité suspendue de Cocoon, où quiconque entre en contact avec un élément de l'autre zone est aussitôt chassé. C'est justement contre cette politique que va s'élever le groupe dirigé par le joueur.

Si ce principe de personnages lambda devenant des héros est récurrent avec ce type de production, les développeurs n'ont néanmoins pas hésité à rompre avec d'autres habitudes du genre. Ainsi, à la liberté immédiate de déplacement dans un monde ouvert que permettait jusqu'à présent la série, Final Fantasy XIII (FF XIII) substitue une plus grande linéarité donnant l'impression d'évoluer dans des couloirs durant la première partie de l'aventure.

«Nous avons souhaité prendre quelques libertés avec les règles du jeu de rôle. En allant à l'essentiel et en guidant le joueur au début, nous pouvions réellement mettre en place notre scénario et donner plus de rythme à l'ensemble», a expliqué le réalisateur du jeu Motomu Toriyama, lors de sa présentation à la presse à Paris.

Ce parti pris, s'il évite effectivement les temps morts, limite cependant les interactions avec des personnages non jouables, ou les visites de villages à la recherche du meilleur équipement et de trésors cachés qui font d'ordinaire le sel des Final Fantasy et plus largement de cette catégorie de titres.

Après une vingtaine d'heures - il faut de cinquante à soixante heures pour arriver à la fin en comptant les missions annexes - la structure de FF XIII redevient un peu plus classique et laisse la part belle à l'exploration et aux combats. Ces derniers, point névralgique du jeu de rôle japonais, se déroulent en temps réel et reposent sur des combinaisons d'attaques physiques et magiques pour vaincre des ennemis de plus en plus coriaces. Les nouveaux venus pourront apprécier d'avoir pu progressivement se familiariser avec un style de jeu généralement complexe, mais les autres regretteront d'avoir dû passer par une sorte de long tutorial avant de réellement commencer le Final Fantasy qu'ils attendaient.

Techniquement, ce titre se révèle impressionnant. Pour sa première apparition sur la dernière génération de consoles de salon, cette série offre des graphismes en haute-définition d'une grande finesse avec des expressions faciales convaincantes malgré des animations parfois décevantes.

La bande-son est également réussie, les musiques d'ambiance et celles plus rythmées des phases de combat s'enchaînant parfaitement pour toujours coller à l'action.