Ubisoft Montréal fait faire le saut en haute définition à son tout nouveau Prince of Persia. Les adeptes de la célèbre série, conçue en 1989, devront toutefois tirer un trait sur la dernière saga de The Sand of Time. Le prince qu'ils ont connu n'est plus. Déjà le titre, Prince of Persia, sans sous-titre, prend toute la place, comme s'il était le premier d'une épopée et n'avait eu aucun prédécesseur. Il est maintenant temps de laisser sa chance à un nouveau roi de l'acrobatie.

L'histoire débute lorsque le prince, dérouté par une tempête de sable, rencontre Elika, une princesse qui détient des pouvoirs magiques. Le père de celle-ci a libéré le dieu du mal, Ahriman, en détruisant l'arbre de la vie. Le monde étant maintenant corrompu, les deux comparses devront parcourir les quatre coins du royaume afin de le purifier.

 

Le concept principal du jeu reste le même. C'est à dire escalader des précipices, courir sur les murs, se balancer de poutre en poutre et combattre des ennemis. Mais il apporte un grand lot de nouveautés.

Premièrement, il faut avouer qu'il jouit d'une touche artistique remarquable. Ubisoft Montréal a réformé l'esthétisme de Prince of Persia. L'utilisation du «cel-shading» donne l'impression de déambuler dans une aquarelle vivante. L'atmosphère est également moins réaliste et moins sombre que dans The Sand of Time. Elle se compare davantage aux contes des Mille et une nuits.

Le royaume, complètement ouvert, est divisé en quatre territoires très différents et extrêmement détaillés. Le joueur peut décider du chemin qu'il prendra afin de combattre les maîtres corrompus de chacun des lieux. Certains chemins ne seront toutefois accessibles qu'à l'aide de pouvoirs qu'Elika acquerra, avec le temps, en accumulant des sphères de lumière. Tous ces chemins différents confèrent un aspect organique au jeu, mais ne donneront pas nécessairement de raison d'y rejouer plusieurs fois.

Autre nouveauté, et certainement la plus déstabilisante de toutes, il est maintenant impossible de mourir. Effectivement, Elika est toujours présente afin de nous sortir de l'embarras. Si on tombe dans le vide, elle nous fera apparaître sur le dernier plateau visité. Pour les combats, elle nous sauve toujours la vie, mais chaque fois l'ennemi regagne un peu de la sienne. Certains crieront au blasphème, mais s'il n'y avait pas cet ajout, le chargement nous aurait certainement fait apparaître non loin de l'endroit où Elika nous dépose déjà. Cela évite, tout simplement, des temps de chargement frustrants. Car il est vrai qu'il peut arriver au joueur de tomber souvent dans le vide.

Il ne faut pas nier que Prince of Persia est également plus facile que la série The Sand of Time. Pour cause, les commandes et les énigmes sont simplifiées. Les manoeuvres acrobatiques demandent moins de précision, mais plus d'observation et de réflexes. Pour avancer dans le jeu, le joueur doit appuyer sur la bonne touche selon la manoeuvre qui se présente à lui. Cela ressemble à une longue séquence interactive qui permet d'être davantage spectateur, tout en étant fier d'être le maître de cette danse acrobatique.

Les combats se déroulent maintenant toujours contre un seul ennemi. Si on exclut l'immortalité de notre personnage et les attaques en équipe, les combats respectent l'esprit de la licence. Tout repose sur le synchronisme des esquives et le choix des attaques. Celle-ci peuvent entraîner des enchaînements de coups qui seront de plus en plus fatals selon leur longueur. Tout cela entrecoupé de petites cinématiques interactives qui finissent par donner de splendides chorégraphies.

En voulant rendre la licence accessible à un plus grand nombre de joueurs, Ubisoft Montréal semble avoir pris des risques qui dépayseront les inconditionnels au premier contact et pourraient leur déplaire. Mais ce nouveau prince a tout pour se laisser découvrir et nous démontrer qu'il est à la hauteur de ses prédécesseurs.

Prince of Persia (Testé sur PS3)

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Concepteur: Ubisoft Montréal

Éditeur: Ubisoft

Cote: T (12 ans et plus)

Console: PC, PS3, Xbox 360