Le numéro un mondial des jeux vidéos, l'américain Electronic Arts, a proposé dimanche à son concurrent Take-Two Interactive Software de le racheter pour environ deux milliards de dollars en liquide.

Le numéro un mondial des jeux vidéos, l'américain Electronic Arts, a proposé dimanche à son concurrent Take-Two Interactive Software de le racheter pour environ deux milliards de dollars en liquide.

Take Two est le producteur du célèbre et controversé jeu vidéo «Grand Theft Auto».

L'offre d'achat a aussitôt été rejetée par la direction de Take-Two, qui l'a qualifiée d'«opportuniste», car cherchant à racheter la société à bas prix avant l'imminente sortie de la nouvelle version de son jeu vedette.

«Grand Theft Auto» est l'un des plus grands succès du jeu vidéo, mais aussi l'un des plus controversés, en raison de sa violence et de son amoralité, qui ont valu à son producteur des poursuites judiciaires aux États-Unis.

Electronic Arts propose 26 $ en argent par action Take-Two, ce qui représente une prime de 50% sur le cours de clôture du titre vendredi (17,36$).

EA, qui était en discussion avec la direction de Take-Two depuis le début du mois, a relevé son offre initiale qui été au départ de 25 $ par action.

Les ponts sont désormais rompus entre les directions des deux firmes et Electronic Arts a décidé de soumettre directement son offre aux actionnaires de Take-Two.

Son offre n'est pas limitée dans sa durée «pour donner aux actionnaires et au conseil d'administration de Take-Two du temps supplémentaire pour l'examiner».

Dans les discussion entre les deux groupes, la direction de Take-Two n'avait pas fermé complètement la porte à Electronic Arts, mais lui avait demandé d'attendre jusqu'au 30 avril, c'est-à-dire au lendemain du lancement commercial de la version 4 de «Grand Theft Auto».

Le refus de cette demande montre que Electronic Arts veut racheter le groupe au rabais, fait valoir la direction de Take-Two, qui prédit à la nouvelle version de «Grand Theft Auto» un brillant avenir commercial.

«Grand Theft Auto» met le joueur dans la peau d'un voleur de voitures, libre de renverser les passants, tuer des policiers ou rendre visite aux prostituées.

Ce dernier point lui vaut l'objet d'une procédure du ministère de la justice de l'État de New York qui a fait récemment l'objet «de progrès significatifs», assure Take-Two.

Take-Two est par ailleurs suivi de près par les autorités boursières américaines qui avaient suspendu le cours de l'action pendant 3 semaines en 2002, à la suite d'irrégularités comptables.

Le groupe estime que sa situation financière est désormais beaucoup plus solide après l'octroi d'une ligne de crédit de 140 M$.

Le lancement d'une offre sur Take-Two pour un montant aussi élevé ne serait pas sans conséquence sur l'industrie française du jeu vidéo.

Electronic Arts est en effet actionnaire depuis plusieurs années du français Ubisoft à hauteur de 15% du capital et 25% des droits de vote.

L'excellent parcours boursier d'Ubisoft l'an dernier a notamment été favorisé par des rumeurs récurrentes d'OPA du groupe américain sur la société.

Mais Electronic Arts, qui prévoit d'être en perte au cours de son exercice actuel, pourra difficilement courir deux lièvres à la fois, surtout que la valorisation actuelle d'Ubisoft en fait une proie difficile à avaler.