Un jeu vidéo hyperviolent «Manhunt 2» (chasse à l'homme), édité et distribué par l'américain Take-Two Interactive, a été interdit en Irlande, Grande-Bretagne et Italie, à quelques semaines de son lancement prévu mi-juillet en Europe.

Un jeu vidéo hyperviolent «Manhunt 2» (chasse à l'homme), édité et distribué par l'américain Take-Two Interactive, a été interdit en Irlande, Grande-Bretagne et Italie, à quelques semaines de son lancement prévu mi-juillet en Europe.

Développé par le label Rockstar Games, ce jeu, suite d'un premier volet «Manhunt» déjà très violent, doit sortir sur la console Wii de Nintendo, et la console Playstation 2 de Sony.

Premier à réagir, l'Office de censure des films irlandais (IFCO) a interdit lundi «Manhunt 2» car il est contient des scènes de «violence continue et gratuite».

Puis, pour la première fois depuis dix ans, le Bureau britannique de classification des films (BBFC) a décidé mardi d'interdire la commercialisation de ce jeu vidéo qui devait être lancé le 13 juillet. «Manhunt 2» présente un niveau élevé et omniprésent de violence qui peut causer des «dommages injustifiés» aux adultes et aux enfants, estime le BBFC.

Le jeu «se concentre en permanence sur la traque et les meurtres brutaux», encourageant notamment à tuer par éviscération «avec très peu de retenue et de recul», selon le BBFC. Rockstar Games a six semaines pour faire appel de cette décision.

Jeudi, l'Italie leur a emboîté le pas en interdisant à son tour «Manhunt 2» qui devait être lancé dans la Péninsule le 13 juillet.

Ce jeu «plus que violent, est cruel et sadique» et contient «un encouragement à la violence et au meurtre», a estimé le ministre italien des Communications Paolo Gentiloni dans un communiqué.

En France, le lancement du jeu est prévu pour le moment à la mi-juillet. Au ministère de la Culture et de la Communication, on soulignait jeudi qu'on faisait a priori confiance au système européen d'autorégulation de l'industrie des jeux vidéos, PEGI. Mais le ministère sera «vigilant pour vérifier que ce jeu respecte toutes les lois en vigueur», a-t-on ajouté.

Pour sa part, le représentant de Take-Two Interactive en France a indiqué à l'AFP qu'il avait reçu pour instruction de ne faire «aucun commentaire» et que la société communiquerait depuis New York.

Chez Nintendo, on ne fait pas non plus de «commentaire» sur le jeu incriminé. «Les fabricants de console sont dans la position d'un imprimeur. C'est à l'éditeur du jeu de prendre ses responsabilités», a indiqué à l'AFP Stéphane Bole, directeur général de Nintendo France.

Les constructeurs de consoles de jeu ont intégré des dispositifs de contrôle parental, a souligné M. Bole. En outre, l'industrie des éditeurs de jeu en Europe a établi une classification par âges pour les jeux vidéos (16 ans+ ou 18 ans+), a-t-il souligné.

Rockstar Games, label de Take-Two Interactive, s'est fait une spécialité des jeux transgressifs. Il a conçu notamment la série Grand Theft Auto (GTA), dont le héros est un gangster, et qui est accusée régulièrement aux États-Unis d'avoir inspiré de vrais criminels.

Le premier volet de Manhunt avait fait parler de lui en Grande-Bretagne lorsqu'un adolescent de 14 ans avait été poignardé et battu à mort à Leicester (centre-est de l'Angleterre).

Selon les parents de la victime, l'agresseur avait été inspiré par le jeu, mais la police avait indiqué qu'il n'y avait aucune preuve d'un lien de cause à effet.

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