Qu'ont en commun le peintre Wassili Kandinsky, les raves et le vidéoclip Take on me, du groupe A-ha?

Qu'ont en commun le peintre Wassili Kandinsky, les raves et le vidéoclip Take on me, du groupe A-ha?

Ils ont tous servi d'inspiration au designer de jeux vidéo et cofondateur de Q Entertainment, Tetsuya Mizuguchi.

C'est le créateur des jeux Lumines et Ninety-Nine-Nights qui a ouvert le troisième Sommet du jeu vidéo ce matin à Montréal.

Le Japonais de 41 ans, qui a commencé sa carrière chez Sega, est venu expliquer d'où lui vient son inspiration quand il crée.

Tetsuya Mizuguchi a expliqué qu'après s'être rendu pour la première fois dans un rave, il s'est demandé comment il pouvait transposer les sensations qu'il y avait ressenties dans un jeu vidéo.

De sa réflexion naîtra Rez, un jeu pour le moins déconcertant dans lequel le personnage flotte sur une musique planante.

«Les gens de tous les pays réagissent à la musique. C'est l'instinct. Nous nous sommes dit que tout le monde pourrait ressentir quelque chose en jouant à ce jeu», dit le concepteur.

Mais n'allez pas croire que l'artiste oublie le public auquel il s'adresse. Tout au long de sa présentation, il martèle qu'un jeu doit être amusant (fun).

«Si le jeu est magnifique mais que ce n'est pas amusant, ça ne vaut rien, dit Tetsuya Mizuguchi. Mais on ne peut pas juste dire aux animateurs avec lesquels on travaille : "faites ça amusant". Il faut songer à tous les détails.»

Le cofondateur de Q Entertainment raconte que le premier jeu vidéo avec lequel il a joué, alors qu'il était âgé de 11 ans, était Ping Pong.

«Il n'y avait pas de couleurs, mais c'était amusant», dit-il.

Le monde réel comme inspiration du virtuel

Pour l'artiste, tout peut être source d'inspiration. Ainsi, dans le jeu Ninety-Nine Nights, sorti cette année, il y a un peu du monde post-11 septembre 2001.

«En tant que professionnels, comment regardons-nous le monde de l'après-11 septembre, demande Tetsuya Mizuguchi. Si on regarde les nouvelles, on constate que tout le monde a sa vision de ce qu'est la justice.»

Ainsi, le jeu Ninety-Nine Nights, qui met en scène une bataille entre des humains et des personnages imaginaires, propose aux joueurs d'être soit du côté des humains, soit du côté des trolls. De voir les deux côtés de la médaille, quoi.

«Un des côtés les plus charmants des êtres humains est que nous avons la possibilité de comprendre plusieurs points de vue», dit Tetsuya Mizuguchi.

Il invite par ailleurs les concepteurs de jeu vidéo à laisser libre cours à leur imagination.

«L'industrie du jeu vidéo est comme une éponge. Il n'y a pas de formes, pas de limites. Seulement votre imagination.»

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