«Je crois que n'importe quelle compagnie doit avoir une partie dédiée à apporter un revenu stable et destinée à alimenter une division de recherche et création», explique Dominique Brown.

«Je crois que n'importe quelle compagnie doit avoir une partie dédiée à apporter un revenu stable et destinée à alimenter une division de recherche et création», explique Dominique Brown.

Le secret du succès de Beenox se cache dans un système de gestion des activités unique dans l'industrie du jeu vidéo, doublé d'un programme de formation à l'interne, lequel permet au personnel de se maintenir à jour au sein d'une industrie en mutation constante.

En mars, Beenox a été désignée Entreprise de l'année au gala Fidéides 2006 dans la catégorie petite entreprise pour son audace, sa créativité et sa contribution au développement économique de la région de la Capitale Nationale.

Âgé de 28 ans, le pdg Dominique Brown a également été nommé Jeune personnalité d'affaires 2006 , par la Jeune Chambre de commerce de Québec.

Méthodes particulières

Si les méthodes particulières de Dominique Brown ont soulevé au départ quelques sourcils, les sceptiques sont aujourd'hui confondus. L'entreprise peut se targuer d'avoir une équipe hautement performante et heureuse.

Le pdg insiste pour que le personnel conserve des semaines de travail raisonnables. «Si tu commences à déléguer parce que tu fais 80 heures par semaine et que t'es déjà au bout de l'élastique, tu vas gérer ton expansion tout croche», dit-il.

Rachat

Forte de ses nombreux succès, l'entreprise a été achetée en mai 2005 par Activision, le numéro deux mondial de l'édition de jeux vidéo. La multinationale basée en Californie a réalisé un chiffre d'affaires de 1,4 milliard $US pour 2005.

Si le montant de la vente demeure secret, le studio a doublé son effectif depuis la fusion et continue de recruter avidement.

«Depuis l'acquisition, je fais moins de relations avec les clients pour me concentrer sur la gestion, l'expansion et le lobbying interne», dit M. Brown, qui porte aujourd'hui le titre de vice-président d'Activision.

Le rêve québécois

En 2000, alors que son employeur Méga-Toon déménage à Montréal, Dominique Brown fait le pari de lancer son propre studio à Québec.

C'est à la fois un rêve d'enfant et un pied de nez lancé à son ancien patron qui part en lui disant: «Quand tu seras tanné de manger du Kraft Dinner, tu viendras me voir.»

Autant par principe que par défi, Beenox est demeuré une compagnie de Québec. Montréal n'est pas une option pour le jeune pdg qui croit fermement dans le potentiel de sa ville.

«Il y a rien que je ne peux pas faire ici, dit-il. Je suis content de recruter des chums de Québec qui étaient partis travailler à Montréal et j'aurai bientôt un troisième enfant. C'est ma manière de repeupler Québec!»

Ubisoft

Selon lui, l'arrivée du géant Ubisoft dans la capitale est un événement positif, même s'il doit s'attendre à une compétition accrue pour attirer des candidats talentueux.

«Leur présence contribue à mettre Québec sur la carte. Ça crée de l'emploi pour toute une catégorie de créateurs et d'autres initiatives vont suivre», dit M. Brown, soulignant au passage la création de la division de Québec de l'International Game Developpers Association.

«En sortant de l'école, les gens ne penseront plus seulement à Montréal.»

Il espère cependant que les institutions d'enseignement ne concevront pas leurs programmes de formation sur mesure pour Ubisoft, car ceux-ci devraient pourvoir aux besoins de l'ensemble de l'industrie.

Le message qui lui brûle la langue? «On est la meilleure compagnie au monde... et on embauche !»