Les dirigeants de l'Union européenne demandent à des géants du web comme Google, Facebook et Twitter de les informer mensuellement des progrès réalisés dans l'éradication de leurs plateformes des « fausses nouvelles » orchestrées par la Russie, en prévision des élections de l'année prochaine.

Les mesures dévoilées mercredi s'inscrivent dans le cadre plus large d'un plan de lutte à la désinformation, en vue des élections qui auront lieu au printemps à travers le continent.

Les entreprises internet devront présenter leurs rapports mensuels entre janvier et mai, quand 27 pays membres de l'UE choisiront 705 représentants au parlement européen.

La Commission a pointé la Russie du doigt.

« Des preuves solides désignent la Russie comme source première de la désinformation en Europe », a accusé le vice-président de la Commission, Andrus Ansip.

Plusieurs pays européens ont déjà adopté des mesures contre la désinformation, mais maintenant « nous devons travailler ensemble et coordonner nos efforts », a-t-il ajouté.

Les responsables russes ont souvent rejeté les accusations occidentales d'avoir commandité des opérations de désinformation, les décrivant comme une campagne de salissage contre leur pays.

Des responsables de la Commission européenne ont indiqué qu'ils mettront sur pied un système d'« alerte rapide » ; qu'ils gonfleront les budgets ; et qu'ils feront appel à des experts et à des analyses de données pour combattre les fausses nouvelles.

Google, Facebook, Twitter et le concepteur de fureteurs Mozilla se sont joints en septembre à un code de conduite volontaire de lutte à la désinformation. Ils devront maintenant expliquer comment ils s'acquittent de leurs obligations, par exemple en détaillant comment ils rendent les publicités politiques plus transparentes ; combien de comptes frauduleux ou robotisés ont été identifiés et fermés ; et comment ils collaborent avec des chercheurs pour identifier les campagnes de désinformation.

Google et Facebook ont déjà adopté des mesures pour encadrer plus strictement les annonces politiques, mais les compagnies n'ont pas répondu à une demande de commentaires.

Le commissaire européen à la Sécurité, Julian King, a réclamé des « progrès réels » de la part des plateformes internet, faute de quoi la Commission envisagera des options plus sévères.