La plateforme de streaming Spotify a dévoilé mardi une nouvelle version améliorée de son offre gratuite, visant à renforcer sa position de leader du marché de la musique en ligne, alors qu'Apple et Amazon se sont lancés à ses trousses.

«Nous savons que c'est le seul moyen d'atteindre notre objectif d'attirer des milliards de fans vers la plateforme et d'amener toute l'industrie de la musique à la taille qu'elle devrait avoir, selon nous», a expliqué Gustav Soderstrom, responsable de la recherche et du développement de la compagnie suédoise, lors d'un événement organisé à New York.

Le dirigeant a expliqué que 60 % des abonnés payants étaient initialement des utilisateurs du service gratuit.

Concrètement, le service gratuit présentera désormais moins de restrictions, a indiqué Spotify.

Jusqu'ici, la version mobile ne permettait que de jouer de la musique en mode aléatoire, l'application choisissant elle-même les morceaux au sein d'une liste de lecture.

Spotify imposait aussi une limite au nombre d'écoutes pour un même morceau.

La nouvelle offre rend désormais possible pour les abonnés non payants d'écouter le titre qu'ils souhaitent, autant de fois qu'ils le souhaitent, pour peu qu'il figure dans l'une des 15 listes de lecture personnalisées par la plateforme.

À chaque utilisation, l'abonné pourra dire quel titre il aime et quels morceaux il ne veut plus écouter, lesquels seront expurgés des listes de lecture.

L'utilisateur pourra accéder à des morceaux ne figurant pas sur ces listes de lecture, mais devra revenir alors au mode aléatoire pour les jouer.

Le service gratuit comprendra toujours des plages publicitaires imposées, contrairement à l'offre payante.

Il ne sera pas possible de télécharger des morceaux pour les écouter hors ligne, option offerte aux abonnés payants.

Gustav Soderstrom a comparé la version gratuite de Spotify à une station de radio commerciale, tout en précisant qu'à la différence de celles-ci, la plateforme partageait les revenus publicitaires avec les artistes.

Il a précisé que de nouveaux accords avaient été conclus avec les labels dans le cadre de l'évolution de l'offre gratuite. À ce jour, a-t-il indiqué, Spotify a reversé huit milliards d'euros aux détenteurs de droits.

Introduit en Bourse le 3 avril, Spotify a également annoncé le lancement d'un mode basse consommation, qui permet d'utiliser jusqu'à 75 % de données en moins pour jouer de la musique en ligne.

Cette option pourrait permettre d'améliorer la pénétration de Spotify sur des marchés moins bien desservis en haut débit.

Fin 2017, Spotify revendiquait 161 millions d'abonnés, dont 71 millions payants.

Dans une lettre aux actionnaires, mi-avril, le fondateur et PDG d'Amazon, Jeff Bezos, a indiqué qu'Amazon Music, le service de streaming du géant du commerce en ligne, comptait «plusieurs dizaines de millions d'abonnés», sans plus de précision.

Apple affichait, lui, 38 millions d'abonnés à son service Apple Music mi-mars.