Le hashtag fête mercredi ses dix ans: ce mot-clef précédé du signe dièse a ponctué sur les réseaux sociaux, par l'émotion, la mobilisation ou l'humour, tous les événements marquants survenus dans le monde depuis 2007.

Popularisé sur Twitter, mais désormais utilisé sur de nombreux autres réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Tumblr...), le hashtag a été inventé par Chris Messina, un designer Américain spécialiste des réseaux sociaux.

Le 23 août 2007, cet utilisateur frénétique de Twitter (plus de 39 500 messages en 11 ans) propose dans un tweet d'utiliser le symbole dièse pour regrouper des messages traitant du même sujet.

Il lance alors le premier hashtag, «#barcamp», à propos des ateliers participatifs sur l'innovation web, dont il se présente comme l'un des premiers organisateurs à partir de 2005.

#Mobilisation

Aujourd'hui 125 millions de hashtags sont échangés par jour, une pratique qui a servi de tremplin à plusieurs mobilisations de masse.

En avril 2014 l'enlèvement à Chibok dans le nord-est du Nigeria de 276 lycéennes par les islamistes de Boko Haram avait déclenché une vague de soutien internationale véhiculée par #BringBackOurGirls.

Relayé par l'ex-première dame américaine Michelle Obama ou encore par la starlette Kim Kardashian, le mot-clef avait attiré l'attention sur la lutte contre Boko Haram à un moment où l'armée nigériane perdait des territoires et le soutien de la population face aux insurgés.

D'autres slogans célèbres ont servi de cri de ralliement numérique: #BlackLivesMatter après la mort de plusieurs Noirs américains tués par des policiers, ou encore #OccupyWallStreet pour le mouvement des indignés américains qui avaient organisé un campement militant au coeur de Manhattan pour dénoncer les abus du capitalisme.

Les hashtags ont également permis aux internautes d'exprimer émotion et solidarité à la suite d'attentats. #JeSuisCharlie avait été tweeté plus de 5 millions de fois en deux jours après l'attaque de la rédaction du journal satirique Charlie Hebdo, qui avait coûté la vie à 12 personnes le 7 janvier 2015 à Paris.

#PrayforParis avait été tweeté plus de 6 millions de fois après les attentats de novembre 2015 qui avaient fait 130 victimes, un slogan repris par exemple à Berlin (#PrayforBerlin) après l'attaque qui avait fait 12 morts sur un marché de Noël en décembre 2016.

Humour

De façon plus légère le hashtag, entré dans le dictionnaire en 2015 en France, peut aussi être une usine à rires. Les vidéos du #IceBucketChallenge, un défi où le participant doit se verser un seau d'eau glacée sur la tête, ont permis de réunir plus de 100 millions de dollars pour lutter contre la maladie de Charcot.

Les hashtags humoristiques connaissent un immense succès, et forment des compilations foutraques de jeux de mots, GIF ou autres photos détournées sur des sujets aussi variés que la météo, une personnalité, un match de football...

En 2016, les hashtags les plus partagés dans le monde ont mis à l'honneur le sport avec les jeux Olympiques (#Rio2016 1er au classement) et l'Euro 2016 de football (4e), la politique avec les élections américaines (2e), le Brexit (6e), #BlackLivesMatter (7e) et #Trump (8e) et le divertissement avec le jeu Pokémon Go (3e), les Oscars (5e) et la série Game of Thrones (10e). Et en neuvième position, #RIP (Rest in peace - repose en paix) ponctue les décès de personnalités.