La ministre britannique de l'Intérieur, Amber Rudd, effectue mardi une visite à San Francisco pour exhorter les grands groupes du web à lutter davantage contre les contenus extrémistes en ligne.

Elle participera notamment aux premières rencontres du Forum mondial de l'internet contre le terrorisme, créé conjointement par Facebook, Microsoft, Twitter et YouTube (Google/Alphabet) en juin, selon un communiqué de son ministère.

La ministre doit s'entretenir avec plusieurs dirigeants d'entreprises et aborder avec eux les stratégies développées par ces firmes pour repérer et supprimer les contenus problématiques.

«Contrer la menace terroriste en ligne incombe aussi bien aux gouvernements qu'aux entreprises du web. Nous avons un intérêt commun: nous voulons protéger nos citoyens et maintenir l'internet libre et ouvert que nous apprécions tous», doit-elle affirmer lors d'un discours.

«Les extrémistes ont cherché à utiliser abusivement ces plateformes pour diffuser leurs messages haineux. Ce Forum est un moyen crucial pour inverser cette tendance».

Après les attentats de Westminster en mars (5 morts) et de Manchester en mai (22 morts), revendiqués par le groupe État islamique, la première ministre britannique Theresa May avait fait de la suppression des contenus extrémistes en ligne une des priorité de la lutte antiterroriste menée par son gouvernement.

La question avait été inscrite à l'agenda du G7, réuni fin mai en Italie. Les pays participants (États-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne, Japon, Canada, Italie) y avaient adopté une déclaration commune appelant les acteurs de l'internet à accroitre leur mobilisation.

Quelques semaines plus tard, les quatre multinationales américaines avaient créé le Forum mondial de l'internet contre le terrorisme, concrétisation de leur partenariat dans la lutte contre les contenus à «caractère terroriste», engagé en décembre 2016.

Les actions du Forum se concentrent sur l'élaboration de solutions technologiques pour détecter ces contenus, améliorer les moyens de les retirer et élaborer des contre-discours. Les organismes participants alimentent également une base de données commune comprenant les «empreintes digitales» numériques de photos ou vidéos de propagande et de recrutement retirées de leurs plateformes.