Alors que Facebook vient de franchir la barre des 2 milliards d'utilisateurs, son patron Mark Zuckerberg veut donner du réseau social l'image consensuelle d'une «communauté» et éloigner ainsi les polémiques qui surgissent régulièrement autour du géant du net.

«Depuis ce matin, la communauté Facebook est officiellement composée de 2 milliards de personnes!», a déclaré Mark Zuckerberg, également co-fondateur du groupe, sur sa propre page.

Il avait franchi son premier milliard d'utilisateurs actifs mensuels en octobre 2012.

Né en 2004, Facebook est devenu un géant d'internet et sa croissance ne faiblit pas, en particulier grâce à la publicité qui constitue l'essentiel de ses revenus. Son bénéfice net s'est envolé de plus de 75% à 3 milliards de dollars au premier trimestre, pour un chiffre d'affaires de 8 milliards, en hausse de 49%.

Le groupe a aussi racheté d'autres entreprises technologiques (Instagram, WhatsApp, Oculus...) et se lance dans la réalité virtuelle et dans l'intelligence artificielle.

«Construire un socle commun» 

Preuve de sa volonté de se diversifier, Facebook va diffuser en direct des matches de la Ligue des champions pour les internautes américains, via la page de Fox Sports, selon une annonce faite mardi.

Lundi, le groupe avait également indiqué qu'il commençait à produire plusieurs émissions, séries et jeux télévisés après s'être également lancé, en 2016, dans le commerce en ligne.

Mais Mark Zuckerberg, 33 ans, veut aller plus loin et ainsi influer sur l'image du groupe : «Nous progressons pour connecter le monde entier, et maintenant, (travaillons à) rendre le monde plus proche», à rassembler les gens, dit-il.

Le jeune homme a d'ailleurs entamé une tournée à travers les États-Unis pour être à l'écoute des «espoirs et problèmes» des Américains, faisant furieusement penser à une campagne électorale. Certains médias lui prêtent d'ailleurs des vues sur la Maison-Blanche d'ici quelques années, ce dont l'intéressé se défend.

«C'est très important de donner aux gens des outils pour s'exprimer, de recueillir des opinions très diverses mais au-delà de cela, il faut aussi construire un socle commun, de façon à mieux progresser tous ensemble», a déclaré M. Zuckerberg dans une interview récente à CNN.

Facebook semble vouloir devenir «davantage une "communauté" qu'une entreprise de technologie», estime l'analyste Brian Blau, du cabinet Gartner.

Cette orientation affichée intervient alors que le réseau social est régulièrement sous le feu des critiques, accusés par des gouvernements ou l'Union européenne de servir de plate-forme à la propagande jihadiste.

Avec l'élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis fin 2016, Facebook avait aussi été accusé de permettre la propagation de fausses informations, les fameuses «fake news».

Le réseau social a aussi dû faire face à des polémiques après que des meurtres ou des suicides eurent été diffusés, parfois en direct, sur le réseau.

D'où le besoin pour Facebook de soigner son image.

Comme d'autres groupes technologiques, Facebook a depuis multiplié les annonces détaillant ses actions pour lutter contre les contenus litigieux (embauches de personnel, recherche, alliance avec d'autres géants technologiques comme Google ou Microsoft, collaborations avec les Nations Unies ou l'Union européenne....).

Facebook avait également annoncé sa volonté de collaborer avec des médias traditionnels pour lutter contre les «fake news».