Le propriétaire des Alouettes de Montréal, Robert Wetenhall, est un homme très discret. On en sait donc très peu sur ses affaires, sauf le fait qu'il vient d'investir dans une nouvelle entreprise montréalaise qui cible des internautes qui sont exactement à l'opposé de la discrétion.

M. Wetenhall, qui est aussi partenaire de la firme McConnell Wetenhall & Co, a investi « plusieurs millions de dollars » dans la création en février dernier de Veri, une plateforme sociale en ligne qui permet aux célébrités de l'internet de mieux monnayer leur popularité.

Concrètement, Veri permet à quiconque de « vendre » du temps en sa compagnie virtuelle.

« Nous sommes présentement dans une situation un peu bizarre où tout le concept de célébrité a changé », observe Jon Bucci, l'un des cofondateurs de Veri.

« Il y a des gens de 18 ou 19 ans qui ont deux millions d'abonnés. Mais c'est difficile pour eux d'en tirer profit. Il y a la publicité, qui n'est pas très payante, ou les commandites, qui sont rares. Il n'y a pas de bonne façon de convertir leur empreinte en dollars. Notre idée est d'utiliser les microtransactions. » - Jon Bucci, l'un des cofondateurs de Veri

En s'inscrivant sur Veri, ces célébrités peuvent offrir à leurs admirateurs une rencontre virtuelle qui sera tarifée à coups de 5, 10 ou 20 minutes, par exemple.

Le tarif peut aller de 50 $ à 10 000 $ l'heure, selon la célébrité. La personnalité connue peut décider elle-même de son taux horaire, mais Veri lui en suggère un en se basant sur son nombre d'abonnés.

Selon M. Bucci, des études menées par l'entreprise lui ont indiqué qu'environ 18 % des gens seraient prêts à payer pour de telles rencontres.

Veri sera lancée en novembre, d'abord sous la forme d'une application mobile pour la plateforme iOS. Des versions web et Android suivront. Une mise à jour subséquente devrait permettre de programmer des rencontres en personne.

INVESTISSEUR DISCRET

Selon M. Bucci, c'est par une connaissance commune que M. Wetenhall a entendu parler de son projet.

« Il a montré de l'intérêt et nous sommes allés lui présenter notre idée. Il a fini par investir avec nous dans le lancement de l'entreprise. C'est un homme qui a quand même un certain âge, mais qui voit le potentiel dans tout ça. Il lit tout, il suit tout et il a une certaine expérience avec la célébrité et les partisans. »

Selon M. Bucci, ce ne serait pas la première fois que l'homme d'affaires américain, très secret, serait impliqué dans le financement de jeunes entreprises montréalaises en technologie.

Photo André Pichette, La Presse

« Nous sommes présentement dans une situation un peu bizarre où tout le concept de célébrité a changé », observe Jon Bucci, l'un des cofondateurs de Veri (troisième à partir de la gauche sur la photo).