Le PDG et fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, va rencontrer mercredi des personnalités identifiées comme conservatrices pour évoquer les accusations de manipulation des sujets tendance par le réseau social, accusé notamment d'écarter des thématiques et des figures du mouvement conservateur.

Parmi les personnalités invitées par le patron de Facebook figurent Barry Bennett, proche conseiller de campagne du candidat à l'investiture républicaine Donald Trump, a indiqué un porte-parole du réseau social, confirmant une information diffusée par plusieurs médias américains.

Outre Barry Bennett, la liste d'une douzaine de noms comprend essentiellement des leaders d'opinion plutôt que des élus ou des personnalités du parti républicain.

Mark Zuckerberg a, entre autres, convié l'éditorialiste radio Glenn Beck, la journaliste de la chaîne d'information Fox News, Dana Perino, l'entrepreneur vétéran de plusieurs campagnes républicaines, Zac Moffatt, et le président du groupe de réflexion conservateur American Enterprise Institute, Arthur Brooks.

La rubrique «Trending», qui n'existe pas dans la version française de Facebook, est une petite pastille qui mentionne les sujets les plus discutés sur le réseau social.

Les thèmes retenus sont, en théorie, identifiés par un algorithme qui repère le nombre total de mentions mais aussi la brusque augmentation de l'une d'elles, à l'instar d'autres réseaux sociaux.

Le site d'information Gizmodo a publié plusieurs articles citant d'anciens prestataires de Facebook qui travaillaient au sein du service dédié aux «trending topics» et accusent le réseau social de partialité dans ses choix éditoriaux.

Certains journalistes employés du service auraient ainsi écarté, de leur propre chef, des sujets relatifs à des personnalités conservatrices.

Toujours selon Gizmodo, les journalistes présents s'attachaient également à ne pas utiliser de sites réputés conservateurs comme source et n'intégraient un sujet aux tendances que s'il avait été traité par des médias considérés comme plus neutres.

Les témoins cités par Gizmodo ont néanmoins tous précisé que ces décisions ne relevaient pas de consignes passées par Facebook mais d'initiatives individuelles.

Ces accusations ont suscité une polémique nourrie, les milieux conservateurs s'inquiétant de la partialité supposée de Facebook, malgré plusieurs démentis.

Le président républicain de la commission du Commerce, des Sciences et des Transports du Sénat américain, John Thune, a envoyé une lettre à Mark Zuckerberg, pour lui demander des éclaircissements.

«La question à laquelle il faudra répondre mercredi est la suivante: est-ce que Mark (Zuckerberg) y verra l'opportunité de laisser s'exprimer tous les points de vue et, du même coup, d'unifier l'Amérique et le monde?», a tweeté Glenn Beck.