Des « bots », appelés à la rescousse pour élargir l'écosystème d'entreprises utilisant son application de messagerie Messenger, à ses efforts dans la vidéo, Facebook poursuit l'offensive pour élargir son empire bien au-delà du réseau social de ses débuts.

« Nous avons plusieurs produits qui ont déjà une certaine échelle et que nous avons besoin de développer en écosystèmes », a souligné le PDG-fondateur Mark Zuckerberg, à l'ouverture mardi à San Francisco de la conférence F8, organisée par le groupe pour les développeurs.

L'un de ces produits, c'est Messenger, qui revendique désormais plus de 900 millions d'utilisateurs actifs, soit une alléchante manne de clients potentiels pour les entreprises.

Facebook a commencé l'an dernier à y intégrer d'autres services, avec aujourd'hui une quarantaine de partenaires dont Uber. Il a enclenché mardi la vitesse supérieure pour positionner sa messagerie au coeur d'un nombre croissant de transactions commerciales en ligne.

Les développeurs disposent désormais d'une plateforme spécifique permettant de concevoir pour n'importe quelle entreprise des modules s'intégrant à Messenger, et notamment des systèmes interactifs robotisés (« bots »).

Les bots sont des logiciels fonctionnant de manière automatisée. De plus en plus d'acteurs du secteur technologique ambitionnent de les utiliser dans les messageries instantanées en ligne où ils peuvent simuler une conversation avec un être humain (« chat bot »).

Pour permettre de créer des bots plus complexes, notamment capables « d'apprendre » au fur et à mesure de leurs conversations avec l'utilisateur, Facebook a aussi annoncé la mise à disposition d'outils issus de ses recherches sur l'intelligence artificielle.

Conseiller d'achat personnel, médias

Parmi les premiers bots annoncés mardi figurent des commerçants en ligne : celui du fleuriste 1-800- Flowers vend des bouquets, tandis que le conseiller personnel d'achat de Spring propose une sélection de produits et aide à finaliser les emplettes via une conversation unique sur Messenger.

Des médias comme CNN, le Wall Street Journal ou le site d'informations Business Insider prévoient aussi d'utiliser un bot pour relayer leurs informations sur la messagerie.

Pour mettre les bots davantage en valeur, Facebook a aussi revu la manière de chercher et de trouver des contacts sur Messenger, avec un nouvel espace qui leur est spécifiquement consacré.

Des publicités diffusées sur le réseau social commenceront aussi à intégrer un bouton renvoyant sur une conversation avec le bot du produit sur la messagerie. Les marques pourront aussi utiliser des codes à scanner et des liens renvoyant directement sur un contact Messenger, annoncés récemment et pouvant s'apposer sur des objets du monde réel, ou dans des courriels, des applications ou des sites internet.

« Pour l'instant, il n'y a pas de monétisation », a indiqué à l'AFP David Marcus, vice-président de Facebook responsable des messageries. Il a toutefois évoqué des « tests à petite échelle » visant à « permettre aux bots, aux développeurs, aux entreprises, etc. de réengager les gens dans des conversations existantes et à travers des messages commandités ».

Mais il promet parallèlement « plus de contrôle pour les utilisateurs », notamment pour bloquer les messages de bots indésirables.

Vidéo en direct d'un drone

Un autre domaine où Facebook met les bouchées doubles, c'est la vidéo, et notamment celle diffusée en direct sur le réseau social via son service « Live ».

Il a annoncé mardi de nouveaux outils qui vont permettre aux médias d'incorporer Live à leurs programmes, ou aux fabricants de l'intégrer à des appareils. Démonstration de diffusion en direct d'images filmées depuis un drone, à l'appui.

Facebook a aussi présenté un système équipé de 17 caméras (Facebook Surround 360) permettant de filmer des images de très haute qualité à 360 degrés, dont les spécifications tant matérielles que logicielles vont être mises à disposition de tous en « open source ».

Mark Zuckerberg a rappelé les efforts à plus long terme du groupe, évoquant notamment un avenir où réalités virtuelle et augmentée apparaîtraient sur des lunettes d'apparence normale, remplaçant peut-être les albums photos ou les téléviseurs, et où l'intelligence artificielle saurait « lire » des articles ou « regarder » des vidéos afin de repérer celles intéressant les utilisateurs du réseau social.