La journée d'aujourd'hui pourrait transformer l'entreprise montréalaise Lightspeed, qui lance sa nouvelle plateforme de commerce électronique Lightspeed eCom, une solution qui la placera en concurrence directe avec l'entreprise ontarienne Shopify.

« C'est un événement majeur, l'entreprise va connaître un gros boom avec ça », prédit Jean-Paul Chauvet, premier dirigeant de Lightspeed.

Pas que les choses soient au ralenti pour l'entreprise, qui ajoute déjà environ 1300 clients et 30 employés par mois à l'heure actuelle.

Depuis ses débuts, Lightspeed connaît un succès monstre avec son logiciel qui permet aux détaillants de petite ou moyenne envergure de gérer leur caisse et leurs stocks. Elle avait étendu les fonctionnalités de celui-ci au commerce électronique, mais, de son propre aveu, elle n'offrait pas la meilleure solution qui soit.

Voilà qui devrait changer avec l'introduction aujourd'hui de Lightspeed eCom, un service conçu spécialement pour la vente en ligne à partir des produits de SEOshop, une entreprise d'Amsterdam acquise l'été dernier.

« Ça fait six mois que nous travaillons comme des malades » pour conclure le développement d'eCom et l'intégrer aux solutions de points de vente déjà existantes de l'entreprise, raconte M. Chauvet.

LACUNES DE SHOPIFY

Le lancement est important pour Lightspeed de deux façons. D'abord, fait-elle valoir, aucun concurrent n'offre une solution intégrant à la fois la vente en ligne et la vente en magasin de façon aussi complète.

Ensuite, sa solution de commerce en ligne, même prise isolément, serait supérieure à celle de Shopify sur quelques points : offerte en plusieurs langues, capable de gérer des grilles de produits beaucoup plus complexes et apte à traiter de multiples devises.

Ces lacunes de Shopify font en sorte, selon Lightspeed, que certains détaillants finissent par l'abandonner après être devenus « trop gros » pour elle.

C'est, par exemple, le cas de l'entreprise montréalaise Poche & Fils, qui vend en ligne des chandails ornés de poches éclatées.

« Nous avons 50 poches, six chandails, quatre couleurs, ça fait environ 4000 combinaisons en tout », explique Alexandre Vanier, directeur du commerce électronique pour Poche & Fils.

La jeune entreprise, née en avril, s'était tournée vers Shopify parce qu'elle lui permettait de lancer sa boutique rapidement. Mais elle a dû pallier les lacunes de cet outil en développant, à l'interne, des solutions complémentaires et, parfois, rudimentaires. Comme une façon de gérer ces 4000 combinaisons, alors que Shopify limite les possibilités à une centaine. Elle trouvait aussi inadéquat que ses clients, essentiellement québécois, doivent conclure leur transaction en anglais.

« Ce sont toutes de petites choses, mais qui, mises ensemble, faisaient que c'était un enfer pour nous de gérer ça en arrière-plan », confie M. Vanier.

Selon M. Chauvet, eCom permettra à Lightspeed de servir des entreprises de toutes les tailles.

« On peut commencer avec une mini-entreprise sur le Web et elle ne va jamais nous quitter, même si elle en vient à ouvrir des boutiques. »

L’application de Lightspeed pour le commerce de détail.

Photo fournie par Lightspeed.

Pour texte #1 "Lightspeed : l’appli montréalaise qui fait vendre" de la série portfolio "Techno en affaires" à paraître le 10 août.