Après quatre mois d'essais dans six pays, Facebook offre partout depuis ce matin une alternative à son célèbre «J'aime». Les abonnés ont maintenant le choix entre six emojis, de petites icônes sans texte qui permettent des réactions plus variées aux publications.

En plaçant le curseur au-dessus de «J'aime», des emojis exprimant l'amour, le rire, l'étonnement, la tristesse et la colère s'affichent, en plus du classique pouce levé. Ces nouvelles possibilités ont été implantées à travers le monde pour les 1,6 milliard d'abonnés, a annoncé Facebook sur son blogue officiel (https://newsroom.fb.com/news/2016/02/reactions-now-available-globally/)  Après l'Irlande et l'Espagne en octobre dernier, la nouvelle panoplie d'emojis avait été testée au Chili, au Portugal, en Colombie et au Japon. Manifestement, les tests ont été concluants. 

«Nous comprenons que c'est un grand changement et voulons être réfléchis avant de le mettre en place, explique sur le blog officiel Sammi Krug, directeur de produits chez Facebook. Pendant plus d'un an, nous avons mené des recherches à travers le monde, incluant des groupes témoins et des sondages, pour déterminer quels types de réactions les gens voudraient le plus avoir.»

En évolution

M. Krug a notamment révélé hier à Forbes et à CNN que les réactions aux publications avaient doublé en Espagne. Globalement, c'est la réaction d'amour (une icône en forme de coeur) qui a été la plus utilisée. Un des emojis montrant un clin d'oeil a été aboli, parce que peu d'abonnés ont compris sa signification.

Les réactions sont comptabilisées séparément dans les fils de discussions, mais Facebook n'entend pas offrir un service aux publicitaires leur permettant de cibler la clientèle en fonction de ses réactions. Par contre, ceux qui achètent de la publicité auront accès aux réactions des abonnés pour leur permettre d'ajuster le tir.

Sur son blogue, Sammi Krug précise que ces nouvelles réactions sont «une opportunité pour les entreprises et les éditeurs de mieux comprendre comment les gens répondent à leur contenu sur Facebook.» Les administrateurs de pages Facebook pourront compiler les réactions à toutes leurs publications à partir de statistiques qui leur seront fournies.

Pour présenter le fil d'actualité à ses abonnés selon un algorithme, Facebook utilisera indifféremment les réactions comme étant synonyme d'intérêt. «Au début, il n'y aura aucune différence entre le fait d'aimer, être impressionné ou être triste d'une publication -nous allons utiliser toute réaction similaire au «J'aime» pour déduire que vous voulez voir plus de ce type de contenu, explique M. Krug. Avec le temps, nous espérons apprendre comment les réactions doivent être évaluées différemment.»

Pour éviter la «confusion»

On craignait notamment chez Facebook qu'en offrant la possibilité de réagir autrement qu'en aimant une publication, on ouvre du même coup la porte au harcèlement et aux campagnes négatives. Le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, avait notamment indiqué qu'un bouton «Je n'aime pas» n'était pas «socialement valable ou bon pour la communauté». En septembre dernier, il avait reconnu que le seul fait de pouvoir aimer une publication pouvait prêter à confusion. « Tous les moments ne sont pas de bons moments. Je pense qu'il est important de donner aux gens plus d'options que de simplement l'aimer. »