La saison des résultats d'entreprises bat son plein, et les géants du web connaissent des fortunes diverses, entre ceux ont le vent en poupe, comme Alphabet, et ceux qui semblent encore chercher un modèle économique, comme Twitter.

Voici un panorama des principaux groupes mondiaux, parmi lesquels plusieurs mastodontes chinois, pas toujours très connus hors d'Asie.

Ceux qui ont trouvé leur voie

ALPHABET

Désormais plus grosse capitalisation boursière mondiale, la maison mère de Google dépense beaucoup dans ses paris à long terme (voitures autonomes sans chauffeur, santé connectée, accès internet par montgolfière), mais c'est largement compensé par les recettes publicitaires tirées des activités mobiles et en ligne, très rentables et quasi incontournables. Sept services dépassent en effet le milliard d'utilisateurs: le moteur de recherche Google Search, la messagerie Gmail, l'application de cartographie Google Maps, le site de vidéo en ligne YouTube, le système d'exploitation mobile Android, la boutique en ligne Google Play et le navigateur internet Chrome.

Chiffres d'affaires (2015): 75 milliards de dollars. Capitalisation boursière: 537 milliards.

FACEBOOK

Le moteur de la publicité mobile tourne à plein pour le premier réseau social mondial crée par Marck Zuckerberg. L'action est à ses plus hauts niveaux et le réseau lui-même n'a jamais gagné autant d'argent avec ses 1,59 milliard d'utilisateurs. Il a ouvert les vannes publicitaires chez sa filiale de photos Instagram et met les bouchées doubles dans la vidéo. Il profite aussi de ses deux services de messagerie: Messenger et WhatsApp, tout en se positionnant aussi sur le long terme avec sa filiale de réalité virtuelle Oculus.

Chiffres d'affaires (2015): 18 milliards de dollars. Capitalisation: 326 milliards.

AMAZON

Le géant de la distribution en ligne créé par Jeff Bezos ne cesse d'élargir son écosystème avec des incursions dans les appareils, la vidéo en ligne ou plus récemment les transports, mais il a prouvé ces derniers trimestres que cela pouvait payer. Sa filiale de services aux entreprises AWS s'est imposée comme le leader mondial pour les services de «cloud», consistant à louer de l'espace dans ses centres de données à des sociétés tierces souhaitant y faire tourner leurs propres applications.

Chiffres d'affaires (2015): 107 milliards de dollars. Capitalisation: 442 milliards.

MICROSOFT

Certains l'avaient presque enterré après le ratage du virage du mobile et le flop de Windows 8, mais le nouveau patron Satya Nadella semble en train de gagner son pari sur le cloud. Ce dernier a soutenu les résultats ces derniers trimestres et permis au cours de bourse de rebondir à des niveaux proches de son pic de fin 1999. Microsoft est aujourd'hui le deuxième acteur mondial derrière Amazon dans le cloud.

Chiffres d'affaires (2014-2015 - exercice décalé clos fin juin): 94 milliards. Capitalisation: 419 milliards.

ALIBABA

Le géant de la vente sur internet en Chine fondé par Jack Ma attire toujours plus de consommateurs dans le pays,(407 millions d'usagers recensés fin 2015) mais le groupe fait face à un certain ralentissement des transactions. Coté à Wall Street mais très peu présent à l'étranger, Alibaba cherche à élargir encore sa base d'utilisateurs, dont une majorité font désormais leurs emplettes sur téléphones intelligents, en continuant de diversifier ses activités (magasins d'électroménager, divertissement, sport).

Chiffres d'affaires (2015 - octobre-décembre): 5,33 milliards de dollars. Capitalisation boursière: 161 milliards de dollars.

TENCENT, opérateur de WECHAT

Cet autre mastodonte de l'internet chinois, coté à Hong Kong et grand rival d'Alibaba, est l'opérateur de la très populaire application de messagerie téléphonique WeChat (Weixin), dont il ne cesse d'élargir les fonctionnalités pour consolider sa base d'usagers, évaluée à 650 millions fin septembre (+40% sur un an). WeChat offre l'accès à des produits d'investissement et intègre un mode de paiement électronique --compatible avec un nombre croissant d'autres sites et applications, mais permettant également de payer dans des magasins en dur--, en concurrence directe avec l'«Alipay» d'Alibaba. Alors que WeChat réalise déjà de solides percées à l'étranger, notamment en Asie du Sud-est, Tencent poursuit ses efforts de diversification: banque, jeux, messagerie.

Chiffres d'affaires (2015 - terminé fin septembre): 4,2 milliards de dollars US. Capitalisation: 169 milliards USD.

BAIDU

Lui aussi coté à Wall Street, le leader chinois de la recherche en ligne voit la croissance de ses revenus s'effriter, en dépit de la nette progression de ses activités mobiles: il comptait fin septembre 643 millions d'utilisateurs actifs pour son service de recherche mobile (+26% en un an). Il entend profiter de sa position ultra-dominante dans le pays pour se développer sur le créneau des services O2O («online-to-offline»), via diverses applications basées sur la géolocalisation, mais tâche également de conforter son offre de divertissements, tout en misant sur la voiture autonome et la banque.

Chiffres d'affaires (2015 - terminé fin septembre): 18,4 milliards de yuans (alors 2,9 milliards de dollars). Capitalisation boursière: 53,5 milliards de dollars.

Ceux qui en cherchent une nouvelle

YAHOO

L'ex-fleuron d'internet a annoncé mardi des coupes dans ses effectifs et un grand ménage dans ses activités. C'est un peu l'opération de la dernière chance pour sa patronne Marissa Mayer, qui tente depuis l'été 2012 de relancer la croissance, sans grand succès. La valeur boursière de Yahoo! reflète aujourd'hui presque exclusivement celle de sa participation dans Alibaba. L'hypothèse d'une vente n'est désormais plus exclue.

Chiffres d'affaires (2015): 5 milliards de dollars. Capitalisation: 27 milliards.

TWITTER

Le retour aux commandes l'an dernier du co-fondateur Jack Dorsey n'a pas calmé les inquiétudes sur les perspectives de croissance du réseau social, qui n'a jamais dégagé un dollar de bénéfice et dont l'audience plafonne (320 millions d'abonnés fin septembre). Après des coupes dans les effectifs, des désertions en masse à la direction et des promesses de simplification du produit risquant de remettre en cause sa nature-même, le groupe est dans la tourmente et son action à son plus bas historique.

Chiffres d'affaires (2015): attendu un peu au-dessus de 2 milliards de dollars (résultats le 10 février). Capitalisation: 11 milliards.

APPLE

La marque à la pomme a-t-elle mangé son pain blanc en dévoilant un trimestre des fêtes de tous les records, avec un bénéfice net historique de 18,4 milliards de dollars et 74,8 millions d'iPhone écoulés? Apple doit prouver qu'il peut trouver un relais de croissance après son célèbre téléphone intelligent, qui générait jusqu'ici les deux tiers de son chiffre d'affaires mais dont les ventes vont reculer ce trimestre, du jamais vu depuis le lancement de l'appareil en 2007. Il tente de réagir avec de nouveaux produits comme l'Apple Watch et un virage vers les services (Apple Pay, Apple Music...), mais cela n'a pas empêché l'action de perdre environ 30% depuis son pic de 2015.

Chiffres d'affaires (2014-2015 - exercice décalé clos fin septembre): 234 milliards de dollars. Capitalisation: 524 milliards.

IBM

Le mastodonte plus que centenaire, qui reste l'un des plus gros groupes informatiques mondiaux, a entrepris de se réinventer, abandonnant au fil des années ses ordinateurs et ses usines de puces pour se recentrer sur les services à plus forte valeur ajoutée. Il fait partie des grands acteurs du cloud, où il investit beaucoup, et son système d'intelligence artificielle Watson séduit de plus en plus de secteurs. Mais la transformation s'avère très lente et le retour de la croissance se fait toujours attendre.

Chiffres d'affaires (2015): 82 milliards de dollars. Capitalisation: 119 milliards.

WEIBO

La plateforme de microblogues Weibo, cousin chinois de Twitter et introduite en fanfare à Wall Street il y a deux ans, comptait 222 millions d'utilisateurs actifs fin septembre (+33% sur un an), la quasi-totalité situés en Chine continentale. Weibo profite toujours d'une forte hausse des recettes publicitaires, mais voit son attractivité s'effriter, notamment face à l'émergence de l'application de messagerie WeChat. Comme Twitter, Weibo a récemment dévoilé son intention de supprimer la limitation du nombre de caractères par message.

Chiffres d'affaires (2015 - terminé fin septembre): 125 millions de dollars. Capitalisation: 3,04 milliards de dollars