Le réseau social Twitter a connu mardi l'une des plus grosses pannes de son histoire, des millions d'utilisateurs dans divers pays rencontrant des problèmes pour utiliser le service pendant plusieurs heures.

«Le problème était lié à un changement interne de programme informatique. Nous avons annulé le changement, ce qui a réglé le problème», a indiqué le groupe sur un de ses comptes sur le réseau social.

Il y précise que le problème, selon lui «intermittent», a affecté «certains utilisateurs entre 0 h 40 et 6 h 50 heure de Californie», l'État américain où l'entreprise est basée, soit de 3 h 40 à 9 h 50 au Québec.

Une porte-parole de Twitter n'a pas donné davantage de détails sur les zones géographiques touchées.

Le service a été notamment inaccessible dans plusieurs pays européens. À Paris, Londres, Moscou et Kiev, les bureaux de l'AFP n'ont pu se connecter pendant près d'une heure et demie.

Twitter s'est remis progressivement à fonctionner à partir de 5 h (heure du Québec) et était partiellement opérationnel en fin de matinée.

Sur le réseau social concurrent Facebook, des internautes ont également signalé une interruption de Twitter au Brésil, aux Philippines, en Ouganda, en Allemagne, en Afrique du Sud et en Lituanie.

À la reprise du service, le hashtag twitterdown était l'un des plus partagés sur le réseau social.

La panne a aussi suscité des blagues d'utilisateurs sur d'autres réseaux sociaux.

«Twitter est en panne. La productivité des travailleurs atteint des niveaux record. Le Royaume-Uni est sorti de récession!» se moquait ainsi la chaîne de télévision britannique E4 sur sa page Facebook.

«Nous ne retrouverons peut-être jamais certaines des pensées intelligentes que j'ai eues durant cette panne tragique», ironisait sur sa propre page Rick Devens, animateur sur une station locale américaine.

Panique 

Twitter revendiquait fin septembre 320 millions d'utilisateurs dans le monde, et s'est notamment imposé comme un outil indispensable pour de nombreuses personnalités du spectacle, du sport et de la politique, ainsi que pour les professionnels des médias et de la communication.

«Twitter est l'endroit où se fait l'actualité, autant pour le journalisme que pour la communication et le marketing. Sans Twitter, l'actualité en direct n'existe plus», a commenté Eric Delcroix, consultant en médias sociaux. En cas de problème, «les twittos paniquent, on se demande si le service ne va pas s'arrêter pour toujours».

Depuis sa création en 2006, Twitter a connu de nombreuses coupures, mais généralement de courte durée.

La résistance du réseau aux surcharges de tweets a souvent été mise à l'épreuve, comme en 2008, quand il était tombé en panne pendant une conférence d'Apple, un sujet qui mobilise beaucoup les internautes.

En juillet 2012, Twitter avait été paralysé pendant deux heures en raison d'incidents dans ses centres de données. Le service d'images de Twitter a aussi fait l'objet d'une attaque informatique en 2013, mais le site principal n'avait pas été perturbé.

Twitter est coté à la Bourse de New York, où les investisseurs s'inquiètent toutefois beaucoup de ses perspectives de croissance. L'action s'échange actuellement à ses plus bas niveaux historiques et cotait mardi 16,69 dollars, en baisse de 6,97%. Elle a perdu près de 30% depuis le début d'année, et plus des trois quarts de sa valeur depuis le pic historique de 73,31 dollars enregistré fin 2013, quelques semaines après son introduction à Wall Street.

Twitter a rappelé aux commandes l'an dernier son co-fondateur Jack Dorsey, qui affiche comme une priorité la simplification du service en vue de séduire un plus large public. Au risque de heurter ses utilisateurs les plus fidèles en renonçant à des caractéristiques ayant fait sa marque de fabrique, il expérimente une réorganisation du flux de messages qui s'affranchirait du flux chronologique et en temps réel, et n'a pas exclu récemment d'abandonner un autre dogme du service, la limitation des messages à 140 signes.