L'autorité turque de régulation de l'internet (BTK) a infligé à Twitter une amende de 150 000 livres (70 000 $) pour n'avoir pas retiré des contenus faisant «l'apologie du terrorisme», a rapporté vendredi l'agence de presse pro-gouvernementale Anatolie.

C'est la première fois que le site de microblogging est condamné à payer une amende en Turquie, où il a déjà été temporairement bloqué à plusieurs reprises.

Le BTK reproche à Twitter de ne pas avoir supprimé «malgré les mises en garde, des contenus (faisant) l'apologie du terrorisme, appelant à prendre pour cible les forces de sécurité», a indiqué Anatolie, sans autre précision sur la nature des propos.

Le gouvernement islamo-conservateur turc Ankara s'est lancé l'été dernier dans une «guerre contre le terrorisme» visant les jihadistes du groupe État islamique (EI) sur son territoire et en Syrie et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est de la Turquie et dans le nord de l'Irak.

Le réseau Twitter est régulièrement mis en cause par le président Recep Tayyip Erdogan.

Confronté à un scandale de corruption sans précédent pendant l'hiver 2013, l'homme fort du pays, alors premier ministre, avait promis de «supprimer» le réseau et l'avait comparé à «un couteau dans la main d'un meurtrier».

Son gouvernement avait momentanément bloqué le réseau de microblogging et YouTube afin d'éviter la diffusion d'informations mettant en cause son entourage.

Selon le «rapport de transparence» publié par Twitter, la Turquie a été au premier semestre 2015 (du 1er janvier au 30 juin) la championne du monde des demandes de suppression de contenus sur le réseau, avec 408 requêtes ordonnées par ses tribunaux sur un total mondial de 442.