Le nouveau projet de loi sur le renseignement britannique peut avoir l'effet inverse de celui souhaité en permettant aux criminels et terroristes d'accéder à certaines données sensibles, estime Tim Cook, le PDG d'Apple, dans un entretien avec le quotidien Daily Telegraph.

Le patron du géant informatique américain vise plus particulièrement la volonté de Londres d'accéder aux données cryptées, afin de traquer ces groupes criminels et terroristes. Or sans cryptage, pas de protection des données possibles, y compris celles concernant les infrastructures et réseaux de transports, met en garde Tim Cook.

Selon lui, les violations de données «sont plus fréquentes. Et elles n'affectent pas uniquement les données privées, mais aussi de sécurité».

«Nous croyons au chiffrement de bout en bout et pas aux portes dérobées (backdoors)», qui permettraient aux services de renseignement d'accéder aux données chiffrées des internautes, a ajouté Tim Cook dans le journal.

Car «si 'porte dérobée' il y a, n'importe qui pourra y accéder», a-t-il expliqué, estimant que cela pourrait avoir des «conséquences très graves».

Il s'est aussi élevé contre le fait de viser deux ou trois grands groupes internationaux, soulignant que «le cryptage est une technologie largement répandue». «Si vous l'arrêtez ou l'affaiblissez, ce ne sont pas les gens qui veulent faire du mal qui seront affectés mais les gens bien. Les autres savent où aller», a-t-il ajouté.

La loi présentée la semaine dernière au Parlement par le gouvernement britannique vise à exiger des opérateurs internet de conserver pendant un an les données des connexions personnelles de leurs clients et à permettre aux autorités d'accéder à certaines communications cryptées.