L'encyclopédie en ligne Wikipédia ne figure plus sur la liste des sites internet devant être bloqués en Russie, a annoncé mardi l'autorité russe de surveillance des médias Roskomnadzor.

Roskomnadzor avait demandé lundi soir aux fournisseurs d'accès russes de bloquer l'accès à une page de Wikipédia consacrée au Tcharas, une variété de cannabis. Il se basait sur un jugement rendu en juin par un tribunal de la région d'Astrakhan, dans le sud de la Russie.

«Les informations contenues dans cet article ont été éditées. Selon les experts du service fédéral de contrôle des drogues, elles ne violent plus la loi russe», a annoncé Roskomnadzor dans un communiqué publié sur son site internet.

Wikipédia a confirmé la levée du blocage. «Nous avons la confirmation de Roskomnadzor que la page sur le Tcharas a été exclue du registre des sites interdits», a déclaré sur Twitter Stanislav Kozlovsky, le directeur de Wikimedia Russie.

Le nombre de visiteurs quotidiens sur la page en question est passé d'une «quinzaine par jour à plus de 30 000 depuis la publicité de Roskomnadzor», a-t-il en outre affirmé.

Entre lundi soir et mardi matin, Wikipédia était resté accessible en Russie.

La version russe de l'encyclopédie a en revanche publié un bandeau noir sur la page en question, indiquant la marche à suivre pour accéder à Wikipédia en cas de blocage par les autorités.

L'affaire a commencé vendredi, quand Roskomnadzor a publié un communiqué rappelant le jugement du tribunal de Tcherny Iar, une ville de 8000 habitants dans la région d'Astrakhan, enjoignant Wikipédia à supprimer cette page.

Selon Roskomnadzor, Wikipédia avait refusé de céder à son injonction et prévenu que son protocole sécurisé ne permettait pas à l'autorité de surveillance de suspendre une seule page sans bloquer l'intégralité du site.

Depuis 2012, une loi controversée permet de bloquer certains sites à la demande de la justice russe. Plusieurs pages de Wikipédia, consacrées à la drogue ou au suicide, sont déjà tombées sous le coup de cette loi mais Roskomnadzor n'avait jamais expressément demandé le blocage de l'encyclopédie en ligne.