Le gouvernement cubain a annoncé l'élargissement de l'accès à Internet au pays, grâce à l'ajout de dizaines de centres gérés par l'État et à la réduction des coûts pour accéder au réseau.

L'information, divulguée jeudi dans le journal Juventud Rebelde, signale le premier élargissement de l'accès à Internet à Cuba depuis que le président américain a annoncé, le 17 décembre, que le gouvernement communiste s'était engagé à augmenter l'accès dans le cadre d'une entente historique conclue entre les deux ennemis de la guerre froide.

Le porte-parole de la société de communications d'État cubaine a expliqué au journal que 35 centres informatiques gouvernementaux à travers le pays allaient offrir l'accès Wi-Fi à compter du mois prochain. Le coût d'une heure d'utilisation passera de 4,50 $ US à 2 $ US.

Ce prix demeure trop élevé pour la majorité des Cubains, mais le changement représente malgré tout une amélioration au chapitre de l'accessibilité pour la majorité des résidants.

L'accès à Internet à domicile demeure illégal pour la majorité de la population cubaine, et la connexion dans les bureaux est fortement limitée et contrôlée. Jusqu'à maintenant, seuls les hôtels touristiques offraient l'accès Wi-Fi, à des taux horaires représentant près du quart du salaire mensuel moyen des Cubains.

Des critiques affirment que le faible taux de connectivité de Cuba est largement causé par la crainte de voir Internet devenir le catalyseur d'une agitation sociale. Le gouvernement cubain blâme plutôt l'embargo sur l'île longtemps imposé par les Américains et a publiquement manifesté son intention d'élargir l'accès pour ses citoyens.

Certains indices permettent de croire que le gouvernement fait des efforts pour tenir sa promesse. La société ETECSA, qui a le monopole des communications au pays, a testé une réduction temporaire du coût de l'accès à Internet, et l'artiste Kcho a attiré l'attention après avoir offert au public une connexion Wi-Fi gratuite, approuvée par l'État, à son centre d'arts de La Havane.

Rendre la réduction du coût d'accès permanent et ajouter des dizaines de points d'accès sans fil permettant aux citoyens d'utiliser leur propre téléphone intelligent, tablette ou ordinateur portable plutôt que de vieux ordinateurs gouvernementaux dans les centres informatiques seraient des façons de faciliter l'accès à Internet dans l'un des pays les moins branchés au monde.