Presque un an jour pour jour après la disparition de la petite Victoria, enlevée dans un hôpital de Trois-Rivières quelques heures après sa naissance, Facebook annonce que les alertes AMBER seront dorénavant publiées sur le réseau social.

«L'histoire de bébé Victoria a vraiment été une inspiration pour nous», a résumé Kevin Chan, chef des politiques publiques à Facebook Canada.

L'histoire en question avait connu un dénouement heureux puisque la petite avait été ramenée saine et sauve à ses parents quelques heures après son enlèvement grâce à la vigilance de quatre jeunes du secteur.

Ces derniers avaient agi promptement après avoir aperçu la photo de la ravisseuse et de la petite sur leur fil d'actualités Facebook, ce qui avait permis aux autorités policières de localiser sa ravisseuse et, du même coup, de récupérer Victoria.

«Quand on a vu ça, on s'est dit: ''Les gens utilisent déjà Facebook pour partager de l'information sur les enfants disparus, et on peut bâtir quelque chose de plus automatique qui va nous aider à retrouver les enfants disparus''», a poursuivi M. Chan.

C'est sur cette combinaison entre la diffusion à large échelle et le bouche-à-oreille que repose l'efficacité des alertes AMBER, qui sont émises après les signalements de disparitions d'enfants.

Facebook Canada a décidé d'officialiser sa volonté d'y contribuer en annonçant sa nouvelle fonctionnalité, qui entre en vigueur dès maintenant.

L'annonce s'est déroulée à Ottawa dans le cadre de la Journée internationale des enfants disparus en présence de représentants de l'entreprise et du ministre fédéral de la Sécurité publique, Steven Blaney, qui a applaudi l'initiative.

Les parents de la petite Victoria y ont également assisté avec leur bambine, se disant ravis que leur histoire ait pu contribuer à faire bouger les choses.

«Nous, on prend ça avec beaucoup de joie, et on est vraiment très heureux», a résumé Mélissa McMahon.

«Mais c'est sûr qu'on a une pensée pour les enfants qui n'ont pas eu cette chance d'avoir cet outil-là [...] et qui sont encore à ce jour disparus», a-t-elle ajouté, citant entre autres le cas de la petite Cédrika Provencher, aussi de Trois-Rivières, dont on a perdu la trace en juillet 2007.

Les alertes AMBER apparaîtront seulement sur les fils d'actualités des utilisateurs de Facebook mobile - ils sont environ 15 millions en tout au pays, selon l'entreprise - qui vivent dans la zone de recherche identifiée par les autorités policières.

Mais ces derniers pourront ensuite relayer l'information à leurs contacts se trouvant derrière l'écran d'un ordinateur de bureau.

«Pour nous, ce qui est important, c'est de partager l'information avec les bonnes personnes au bon moment. Quand une alerte AMBER est activée, on veut distribuer l'information aux gens qui sont dans la zone de recherche policière», a expliqué Kevin Chan.

La succursale canadienne du réseau social emboîte ainsi le pas à celle des États-Unis, qui a lancé l'initiative en janvier 2015.

La fonctionnalité a déjà porté ses fruits au sud de la frontière: il y a un peu plus d'un mois, un enfant de l'État de Washington a été retrouvé grâce à la diffusion d'une alerte AMBER sur Facebook.