La prometteuse PME montréalaise Mnubo, spécialisée dans les algorithmes pour l'internet des objets, vient de trouver un nouveau partenaire de danse. Le fonds White Star Capital, qui compte deux Québécois parmi ses trois fondateurs, y investit 3,5 millions de dollars dans une première ronde évaluée à un total de 6 millions.

White Star Capital avait retenu l'attention en janvier 2014, lors du passage à Londres de la première ministre Pauline Marois. Celle-ci y avait alors annoncé un investissement de 10 millions par le biais d'Investissement Québec. Le fonds, lui, avait en parallèle annoncé son intention d'ouvrir un bureau montréalais, ce qui fut fait dans les mois suivants.

L'investissement dans Mnubo, qui doit être annoncé officiellement aujourd'hui, est le premier réalisé au Québec par ce fonds qui compte aussi des bureaux à Londres et à New York. Les deux partenaires québécois, Éric Martineau-Fortin et Jean-François Marcoux, étaient d'ailleurs à Montréal hier, en compagnie du président de Mnubo, Frédéric Bastien.

« Nous avons rencontré Frédéric en octobre, raconte M. Marcoux. Comme fonds, nous étions intéressés par le marché de l'internet des objets, mais nous voulions investir sans courir le risque de devoir deviner quel gadget allait fonctionner ou non. »

La solution mise sur pied par Mnubo, qui disposait du luxe de pouvoir choisir ses investisseurs, est une plateforme qui permet de récolter les masses de données recueillies par de multiples genres de capteurs intelligents afin d'en dégager des enseignements pertinents : statistiques, tendances, etc.

«Partenaire avec présence internationale»

« Il y avait beaucoup d'intérêt et nos critères étaient assez élevés, confie M. Bastien. Nous voulions d'abord quelqu'un avec une compréhension du marché, à qui nous n'aurions pas besoin de tout expliquer. Certains ont des chèques à offrir, mais n'emmènent pas de valeur ajoutée. Et puisque tous nos clients sont à l'étranger, nous avons besoin d'un partenaire avec une présence internationale. »

Le développement de la présence internationale figure d'ailleurs au haut de la liste de priorités de M. Bastien et son équipe. Une partie des fonds amassés servira à améliorer la présence de son équipe commerciale à l'étranger. Un bureau de vente devrait d'ailleurs voir le jour bientôt à San Francisco.

« Mnubo est un bon exemple de compagnie qui a été bâtie pour aller chercher une croissance internationale. », affirme Jean-François Marcoux.

« Ils s'avèrent être à Montréal, mais c'est surtout la force de leur équipe qui nous a convaincus, renchérit M. Martineau-Fortin. Nous avons des investisseurs de 20 pays dans notre fonds, nous devons miser sur des champions. »

Outre White Star Capital, le fonds torontois McRock Capital, spécialisé dans l'internet des objets pour des applications industrielles, a aussi misé sur Mnubo dans cette ronde, qui a été complétée par quelques anges investisseurs et fonds dont les noms n'ont pas été dévoilés.