Les gens qui interrogent les principaux moteurs de recherche concernant leurs symptômes risquent d'obtenir des renseignements sans pertinence qui mèneront à un autodiagnostic incorrect, à un autotraitement inapproprié et possiblement à d'autres problèmes de santé, prévient un chercheur australien.

Le docteur Guido Zuccon, de l'Université technologique du Queensland, et ses collègues de l'Université technologique de Vienne, en Autriche, ont évalué la performance des moteurs Google et Bing lors de recherches à thématique médicale.

Le docteur Zuccon et les autres chercheurs ont tout d'abord constaté que seulement trois des dix premiers résultats étaient réellement pertinents pour un autodiagnostic, et que la moitié des dix premiers résultats étaient quelque peu pertinents.

Les chercheurs avaient montré à leurs sujets des photos de problèmes médiaux courants (comme la jaunisse, le psoriasis ou l'alopécie) en leur demandant quels termes ils utiliseraient pour interroger les moteurs de recherche. Puisque seulement trois des dix premiers résultats sont vraiment utiles, a dit le docteur Zuccon, les internautes continuent à fouiller, ce qui les lance sur des pistes erronées.

Il prévient que les internautes risquent alors de souffrir de «cyberchondrie», ce qui engendrera de nouvelles recherches et ne fera qu'accentuer leurs inquiétudes.

Il rappelle enfin que, par exemple, les pages Web traitant du cancer du cerveau sont plus populaires que celles qui traitent de la grippe, ce qui dirige l'internaute dans cette direction.

Google a déjà indiqué que 5% des 100 milliards de recherches qu'il traite chaque mois portent sur des questions de santé. Des études antérieures avaient constaté que 35% des adultes américains ont déjà fouillé le Web pour s'autodiagnostiquer un problème de santé.

Le docteur Zuccon souligne que les moteurs de recherche sont véritablement efficaces lorsqu'on connaît le nom exact de la maladie.