La commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, a annoncé jeudi qu'elle allait rencontrer prochainement les plaignants avant de décider des prochaines étapes de l'enquête visant Google pour entrave à la concurrence.

Mme Vestager, qui s'exprimait au cours d'une conférence de presse, a indiqué qu'elle avait envoyé des questionnaires aux entreprises du secteur des services spécialisés de recherche sur internet «pour obtenir des informations nouvelles» car la dernière fois que cela a été fait «remonte à un moment», en l'occurrence fin 2013. Or, il est important de «vérifier si les informations sont encore valables».

Interrogée pour savoir si elle allait envoyer à Google une communication des griefs, la commissaire européenne, qui a pris ses fonctions début novembre, a indiqué n'avoir «aucune intention pour le moment». «Je vais rencontrer les plaignants dans les deux prochaines semaines», a-t-elle annoncé, expliquant que cela l'aiderait à «décider quelles suites à donner» au dossier.

Google se voit reprocher principalement de mettre en avant sur ses pages ses propres services spécialisés, au détriment des moteurs de recherche concurrents, par exemple des comparateurs de prix comme Kelkoo ou des sites spécialisés dans les voyages comme Expedia.

L'enquête est ouverte depuis fin 2010, et la précédente Commission a déjà retoqué par trois fois les propositions de remèdes avancées par Google. Si le groupe lui répond de manière satisfaisante, elle pourra décider de clore l'enquête sur un accord, éventuellement en rendant ces propositions contraignantes. Dans le cas contraire, elle lui adressera une communication des griefs, ouvrant la voie à des sanctions financières qui peuvent atteindre 10% de son chiffre d'affaires mondial.

Reprenant une proposition du ministre allemand de l'Économie Sigmar Gabriel, le Parlement européen a voté récemment une résolution demandant le démantèlement de Google, une position purement symbolique mais destinée à mettre la pression sur le groupe californien.