Le réseau social en ligne américain Facebook prépare une nouvelle version professionnelle de son site internet pour rivaliser avec des sites comme LinkedIn, a rapporté le Financial Times lundi, citant des sources proches du dossier.

«Facebook travaille secrètement sur un nouveau site internet appelé 'Facebook at Work'», qui permettrait aux utilisateurs de «discuter avec des collègues, de se mettre en relation avec des professionnels et de collaborer à des documents», écrit le FT.

«Nous allons continuer à nous préparer à l'avenir en investissant de manière agressive, en connectant tout le monde, en comprenant le monde et en construisant la prochaine génération de plateforme informatique», a déclaré le mois denier le patron-fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg.

«Nous avons un long chemin devant nous», avait-il souligné.

Facebook, qui compte 1,35 milliard d'utilisateurs actifs par mois dans le monde, a été créé en 2004 par Mark Zuckerberg et d'autres étudiants à l'université de Harvard.

Le site cherche à diversifier son offre et a dévoilé une application qui permet aux utilisateurs de discuter anonymement dans des «chambres» virtuelles, évoquant les «chat rooms» des premiers jours d'internet.

«À première vue, il semble que Facebook suit l'exemple de Google et évolue vers un réseau davantage tourné vers les entreprises», a souligné un analyste de Forrester, Rob Koplowitz. «On ne sait vraiment pas jusqu'où ils veulent aller».

Facebook at Work est actuellement testé avec un petit groupe d'entreprises et pourrait être lancé sur le marché dans les mois à venir, selon une source proche du dossier.

Le projet est mené par une équipe basée à Londres.

Facebook n'est pas payant durant le projet pilote, qui ne contient pas non plus de publicité, mais le réseau social pourrait par la suite facturer ses services réservés aux professionnels.

Un tel réseau constituerait une menace directe pour des sites analogues comme LinkedIn (dont l'action en Bourse dégringolait lundi à l'annonce des projets de Facebook), IBM Connections ou autres Yabber.

«Ce serait une évolution naturelle pour Facebook», estimait de son côté l'analyste Rob Enderle, de Enderle Group, basé dans la Silicon Valley. «C'est dans leur champ d'expertise et c'est une manière pour le réseau de continuer à se développer».

Le monde des entreprises est également considéré comme plus enclin à payer pour un service de réseau social professionnel.

Mais la sécurité entourant les informations confidentielles des entreprises pourrait constituer un obstacle pour Facebook.

«Il n'y a pas une grande confiance en Facebook quand il s'agit de protection de la vie privée, et le monde des entreprises est très sensible à ce type de chose», reprend M. Enderle. «Facebook aura beaucoup de travail en la matière».

Le mois dernier, Facebook a annoncé avoir encore enregistré une forte croissance au troisième trimestre, avec un bénéfice net quasiment doublé à 802 millions de dollars (640 millions d'euros) et un chiffre d'affaires en hausse de 59%. Son action en bourse a toutefois plongé après que Facebook eut annoncé vouloir investir massivement dans l'avenir plutôt que dans des objectifs de court terme.