La Commission européenne réfléchit à demander de nouvelles concessions au géant internet Google, contre lequel elle a ouvert une enquête pour abus de position dominante, affirme le quotidien économique Les Échos à paraître mercredi.

Un tel geste serait «un changement de pied majeur» pour le commissaire européen responsable de la Concurrence, Joaquin Almunia, qui avait annoncé en février que les propositions de «remèdes» faites par Google étaient satisfaisantes aux yeux de la Commission, ouvrant la voie à une solution à l'amiable.

Le géant américain se voyait reprocher principalement de mettre en avant sur ses pages ses propres services, au détriment des autres moteurs de recherche, par exemple des comparateurs de prix comme Kelkoo ou des sites spécialisés dans les voyages comme Expedia ou lastminute.com.

La Commission n'a pas confirmé ces informations, également dévoilées par le Wall Street Journal. «La procédure concernant Google suit son cours», a affirmé Antoine Colombani, le porte-parole de M. Almunia.

«Nous avons écrit aux 20 plaignants dans le cadre de l'enquête et nous n'avons pas encore reçu toutes les réponses. Nous aurons reçu l'ensemble des réponses début août. Nous analyserons ensuite avec attention les arguments qu'elles contiennent et, en fonction des résultats de cette analyse, M. Almunia décidera des prochaines étapes en septembre», a-t-il ajouté.

De son côté, Google a refusé de commenter et a renvoyé aux déclarations en février de son vice-président, qui se félicitait du terrain d'entente trouvé avec Bruxelles.

Selon Les Échos, le «tir de barrage» de concurrents de Google a «fait effet et il apparaît que Joaquin Almunia croit désormais que certaines critiques justifient de nouvelles concessions».

Mi-mai, deux nouvelles plaintes avaient été déposées contre Google, dont une par quelque 400 sociétés européennes du numérique regroupées dans l'Open Internet Project. M. Almunia avait aussitôt laissé entendre que cela n'influencerait pas sa décision.