Jusqu'ici gratuit, mais déficitaire, le site d'information Atlantico a annoncé mardi qu'il devenait payant au-delà de cinq articles par mois, avec un abonnement mensuel à 4,90 euros à partir du 14 mai.

Créé en février 2011, le «pure-player» (qui diffuse uniquement sur internet) espère séduire environ  «10% à 15%» de ses lecteurs les plus fidèles, estimés entre «200 000 et 300 000 personnes», a indiqué à l'AFP Jean-Sébastien Ferjou, l'un des fondateurs du site.

Le site s'appuyait dans un premier temps sur un modèle gratuit financé par la publicité, mais qui n'a couvert en 2013 que «la moitié de nos dépenses, qui s'élèvent à un million d'euros», a indiqué M. Ferjou.

«Avec un marché publicitaire dominé par les acteurs historiques des médias, la forte progression du chiffre d'affaires publicitaire du site ne suffit pas à équilibrer les comptes de média en plein développement», explique Atlantico.

Financé au départ par plusieurs investisseurs, dont 10 000 euros mis par Arnaud Dassier, ex-animateur de la campagne de Nicolas Sarkozy sur le web en 2007, Atlantico a  ensuite levé presque trois millions d'euros auprès de chefs d'entreprises comme Xaviel Niel (fondateur d'Iliad-Free et actionnaire du Monde), Charles Beigbeder (fondateur de Poweo), Marc Simoncini (fondateur de Meetic) ou Gérard Lignac, président du groupe de presse EBRA.

Le site a connu une envolée de son audience en mars 2014 avec 1,9 million de visiteurs uniques mensuels grâce à la diffusion des enregistrements de Patrick Buisson, ex-conseiller de Nicolas Sarkozy.

L'abonnement offrira l'accès à la totalité des articles, à un florilège des meilleurs articles chaque vendredi et permettra aux abonnés de laisser des commentaires.

Fonctionnant avec une quinzaine de journalistes et plus de 2500 contributeurs, Atlantico a développé dès 2013 des produits payants, dont des mini-livres numériques.

Les sites d'info «pure players», presque tous déficitaires, cherchent encore leur modèle. Rue89, qui est gratuit, a perdu environ 900 000 euros l'an dernier. Plusieurs petits sites d'infos régionaux payants ont fermé, comme Dijonscope en 2013 qui était passé au payant fin 2011, et le site d'Amiens le Téléscope, clos en avril 2014.

En revanche, Mediapart, qui a choisi d'entrée un modèle payant à 10 euros par mois, a conquis en six ans environ 90 000 abonnés. Il est devenu rentable à partir de 2011 mais en s'auto-appliquant une TVA réduite à 2,1%, légalisée depuis.