Le patron de Twitter, Dick Costolo, effectue actuellement une visite en Chine, quelques jours seulement après le lancement du projet d'entrée à la Bourse de New York de son rival local Weibo, a annoncé le réseau social américain lundi.

M. Costolo «visite la Chine parce qu'il veut apprendre davantage sur la culture chinoise et le secteur technologique local qui est en plein boom», a expliqué le groupe, dont les services sont bloqués en Chine.

«Nous n'avons aucun plan pour faire évoluer la situation afin de pénétrer le marché», a tenu à souligner dans un communiqué la plateforme de microblogues, devançant ainsi les spéculations sur une possible solution de compromis avec les autorités chinoises.

Le groupe ne précise pas combien de temps M. Costolo va rester dans le pays, ni s'il prévoit de rencontrer de hauts responsables chinois.

Pékin bloque officiellement les services de Twitter mais une étude du cabinet de recherches GlobalWebIndex l'an dernier a estimé que 35 millions de Chinois ont réussi à contourner cette interdiction.

La visite de M. Costolo intervient trois jours seulement après que Weibo, le «Twitter chinois», a lancé un projet d'entrée à la Bourse de New York, qui lui permettrait de lever 500 millions de dollars et accélérer ainsi sa croissance.

Le site chinois a été lancé en août 2009, avec un modèle de fonctionnement qui rappelle énormément celui de Twitter, alliant des services de microblogues et des fonctionnalités de réseautage.

Weibo permet comme son grand frère américain d'écrire des messages courts, en 140 caractères. À ceci près qu'il s'agit chez lui de caractères chinois.

Le service a connu en quatre ans une forte croissance, devenant très populaire en Chine mais aussi parmi les communautés chinoises de 190 pays: il revendiquait au total 129,1 millions d'utilisateurs actifs mensuellement en décembre, dont 61,4 millions qui utilisaient ses services quotidiennement.

Weibo a presque triplé son chiffre d'affaires l'an dernier, à 188 millions de dollars contre 66 millions en 2012.

Il est déficitaire, mais sa perte nette a été ramenée en un an de 102 millions à 38 millions de dollars.

À titre de comparaison, Twitter, entré en Bourse en novembre, a accusé l'an dernier une perte de 645 millions de dollars pour un chiffre d'affaires de 665 millions de dollars, et revendiquait 241 millions d'utilisateurs mensuels fin décembre.