Google, des écologistes et plusieurs pays ont dévoilé jeudi une base de données très sophistiquée destinée à suivre les avancées de la déforestation avec l'espoir d'intensifier la lutte contre l'un des facteurs majeurs du réchauffement climatique.

Le site, www.globalforestwatch.org, suivra la disparition des arbres à travers le monde à partir d'images en haute résolution avec de fréquentes actualisations. Les informations, destinées aux décideurs politiques, mais aussi aux entreprises qui voudraient racheter des terres issues de la déforestation, seront gratuitement consultables.

La Terre a perdu pas moins de 2,3 millions de kilomètres carrés de forêts entre 2000 et 2012, selon les informations réunies par Google et l'Université du Maryland.

«Le problème pour collecter ces chiffres n'a pas été le manque de bonne volonté des pays ni même l'absence de lois pour réguler la déforestation. Le problème a surtout été l'absence de moyens pour vérifier ce qu'il se passe exactement», a expliqué Andrew Steer, le directeur général de World Resources Institute, qui a joué un rôle important dans la création de cette base de données.

«Si le président indonésien a fait passer de bonnes lois pour la protection des forêts, il était en réalité très difficile pour lui de savoir exactement ce qu'il se passait en temps réel», a-t-il expliqué à des journalistes avant la présentation de ce projet, le Global Forest Watch (l'observatoire mondial de la forêt) à Washington.

N'importe qui pourra consulter en ligne la carte délimitant les forêts protégées ou encore les entreprises qui achètent de l'huile de palme provenant d'exploitations légales, a-t-il ajouté.

La déforestation joue un rôle capital dans le changement climatique et les forêts, qui occupent un tiers de la planète, fonctionnent comme des puits de carbone, assimilant ce gaz qui sans elle, partirait dans l'atmosphère.

Pour constituer cette base de données, Google a compilé des millions d'images satellites conservées sur plus de 40 ans par l'institut américain de géologie.

Rebecca Moore, une ingénieure de chez Google, a expliqué que la principale difficulté avait été de «gérer cette masse de données» à un niveau de détail qui puisse être pertinent et utile. Pour ce faire, le géant américain de l'internet a utilisé la technologie du cloud, a-t-elle précisé.

La Norvège, la Grande-Bretagne et les États-Unis ont également participé au projet.

Le secrétaire d'État américain John Kerry a déclaré dimanche depuis Jakarta que le changement climatique était l'«une des plus grandes armes de destruction massive», appelant l'ensemble de la communauté internationale à faire davantage dans la lutte contre le réchauffement climatique.