La commissaire intérimaire à la protection de la vie privée du Canada affirme que Google a enfreint la loi en diffusant des publicités Internet liées au dossier de santé d'un citoyen.

Une enquête menée par Chantal Bernier, qui remplace la commissaire sortante Jennifer Stoddart, a endossé la plainte d'un homme qui déplorait des publicités dites «comportementales» basées sur son historique de navigation web.

Après avoir cherché des renseignements sur des appareils de traitement de l'apnée du sommeil, il a commencé à voir des publicités pour ces appareils alors qu'il naviguait sur d'autres sites.

Quoique les publicités dites comportementales ne sont pas illégales, la loi sur la protection des renseignements personnels dans le secteur privé au Canada ne permet pas que les consommateurs soient ciblés en fonction de «données de suivi sensibles», incluant l'état de santé.

Bien que Mme Bernier souligne que la politique de Google sur la vie privée interdit les publicités basées sur la race, la religion, l'orientation sexuelle ou la santé, l'entreprise californienne a reconnu que certains des annonceurs qui ont recours à son service de publicité ne se conforment pas à cette politique.

Dans sa réponse à l'enquête de la commissaire, Google s'est engagé à fournir davantage de renseignements aux annonceurs, à accroître ses efforts de surveillance des campagnes de marketing de relance, à offrir une formation plus approfondie à son personnel et à mettre à niveau son système d'examen automatisé.

Le géant de l'Internet, qui a décliné les demandes d'entrevue, a indiqué qu'il mettrait en place ces mesures d'ici juin.

Une porte-parole de Google Canada a affirmé que l'entreprise avait travaillé de près avec le bureau de la commissaire, et a dit se réjouir que cet enjeu se règle.

Mme Bernier s'est aussi dite heureuse de voir Google agir pour régler ce problème, ajoutant que la plupart des Canadiens estiment que les renseignements sur la santé sont de nature «extrêmement sensible».