Le numéro un mondial de l'écoute de musique en ligne («streaming»), le suédois Spotify, a révélé mardi pour la première fois les montants reversés aux détenteurs de droits: environ un demi-centime d'euro (moins de 50 cents) par chanson écoutée.

Sur le site internet Spotifyartists.com, l'entreprise a indiqué que la somme dépendait de plusieurs «variables»: d'une part le pourcentage de redevances négociées pour l'artiste et d'autre part ses auditeurs, selon pays d'où ils écoutent la chanson et s'ils paient ou non un abonnement.

«Récemment, ces variables ont amené à un paiement moyen par diffusion aux détenteurs des droits compris entre 0,006 et 0,0084 dollar», a écrit Spotify.

Ces détenteurs de droits comprennent l'artiste et son producteur et/ou sa maison de disque.

La part de l'artiste seul dépend du contrat qu'il a signé et «varie en fonction des territoires conformément aux lois locales et aux accords négociés», a indiqué Spotify.

Elle est très différente d'un artiste à l'autre et Spotify n'a donné qu'un exemple sans préciser le nombre d'écoutes ni l'artiste. Les ayants droit d'un grand nom de la chanson ont ainsi touché un peu plus de trois millions de dollars d'août 2012 à juillet 2013, et devraient empocher plus du double en 2013-2014. La part de l'artiste dans cette somme n'est pas connue de Spotify.

L'entreprise a relativisé l'importance du montant reversé par écoute.

«Spotify ne calcule pas les redevances sur la base d'un taux fixe par diffusion. Bien que beaucoup de débats publics aient amené des spéculations sur un tel taux, nos versements aux artistes pris individuellement ont énormément augmenté avec le temps du fait de la croissance de notre nombre d'utilisateurs, et ils continueront à le faire», a-t-il écrit.

Lancé par deux Suédois en 2006, Spotify n'a pas encore réussi à engranger de bénéfice. En 2012, sa perte nette a été de 58,7 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 434,7 millions d'euros.

Son plus grand concurrent, l'américain Pandora, a déjà fait état de bénéfices trimestriels. Et le français Deezer, beaucoup plus petit, a assuré être rentable de fin 2010 à 2012, avant des investissements en vue de se lancer sur le marché américain.