Certains défenseurs du droit à la vie privée se sont offusqués lorsque Facebook a annoncé, la semaine dernière, des modifications à ses politiques qui permettront aux adolescents de publier des mises à jour publiques, pouvant être vues par n'importe qui dans le monde.

Mais le réseau social songe à implanter une autre modification qui pourrait susciter encore plus de controverse.

La directrice de la sécurité et de la vie privée de Facebook a en effet révélé que le site avait «beaucoup réfléchi» à la possibilité d'ouvrir le réseau social aux moins de 13 ans, et ce, parce que plusieurs enfants font déjà fi de la règle leur interdisant le site jusqu'à l'adolescence et bénéficient même souvent de l'aide de leurs parents pour s'ouvrir un compte.

Lors d'une récente entrevue, Nicky Jackson Colaco a expliqué qu'aux États-Unis, une loi stipule que les entreprises ne peuvent recueillir de renseignements sur les enfants de moins de 13 ans sans le consentement de leurs parents et a précisé que Facebook respectait cette loi.

Elle a cependant admis que le site avait réfléchi à des façons de permettre aux moins de 13 ans d'utiliser Facebook sans enfreindre la loi.

En 2001, un représentant de Facebook a été cité disant qu'environ 20 000 comptes associés à des moins de 13 ans étaient supprimés chaque jour.

Mme Colaco affirme qu'à son avis, les parents ne devraient pas aider leurs enfants à enfreindre une règle pour accéder au site plus tôt.

«D'abord et avant tout, c'est une politique de la compagnie, c'est l'une des conditions d'utilisation. Souvent, en tant que parents - et je suis mère de deux enfants -, nous ne voulons pas approuver le mensonge, et de la même façon que nous n'approuvons pas le mensonge dans d'autres sphères de notre vie, c'est bien de ne pas le faire en ligne non plus», a-t-elle avancé.

Un porte-parole de la commissaire à la vie privée du Canada, Jennifer Stoddart, a indiqué par communiqué qu'il importerait d'être consulté si Facebook prévoyait accepter les utilisateurs plus jeunes.

«Si c'est quelque chose que la compagnie envisage activement, notre bureau espère être consulté sur toute proposition et pouvoir offrir des commentaires, a déclaré Scott Hutchinson. Nous devrions nous pencher sur les mécanismes que l'entreprise compte mettre en place pour obtenir le consentement parental, de même que les mesures qui seraient prises pour assurer que les renseignements personnels de l'enfant ne seront pas partagés ou ne pourront être obtenus par un public non autorisé.»