Les géants d'internet Google et Yahoo ont déposé des requêtes en justice lundi pour pouvoir en dire davantage sur les demandes de renseignements qu'ils reçoivent de l'administration américaine au nom de la lutte antiterroriste.

Dans sa requête déposée auprès de la Foreign Intelligence Surveillance Court, Yahoo argue que l'administration peut protéger la sécurité des Américains «sans empêcher les sociétés internet de partager le nombre de demandes d'information qu'elles peuvent recevoir au nom de la sécurité nationale», précise le groupe sur son blogue.

«Cacher de telles informations nourrit en fin de compte la méfiance et la suspicion à l'égard des États-Unis comme des sociétés qui doivent se conformer aux directives légales du gouvernement», ajoute le responsable juridique de Yahoo Ron Bell sur ce blogue.

Google a de son côté déposé une requête amendée devant la même cour, qui autorise secrètement l'administration américaine à mener de vastes opérations de surveillance des communications et d'internet au nom de la lutte antiterroriste, assurant que des articles publiés dans la presse sur ces sujets étaient «faux et trompeurs» et compromettaient sa réputation.

Google, qui avait déjà déposé une requête en juin aux côtés notamment de Microsoft, explique sur son blogue avoir demandé à être autorisé «à publier des statistiques détaillées sur les types de requêtes qu'il reçoit au nom de la sécurité nationale en vertu du Foreign Intelligence Surveillance Act», qui permet la surveillance sur internet d'étrangers.

«Étant donné l'importance des problèmes politiques recouverts par cette affaire, nous avons également demandé à la cour de tenir son audience publiquement plutôt qu'à huis clos. Il est temps d'avoir un peu plus de transparence», ajoutent Richard Salgado et Pablo Chavez, deux responsables du groupe, dans ce billet.

Les groupes technologiques américains sont sous pression après les révélations sur le programme américain de surveillance Prism, grâce auquel l'Agence de sécurité nationale américaine (NSA) a obtenu d'eux des milliers de données numériques concernant des utilisateurs d'internet.

Les sociétés internet assurent ne divulguer des informations qu'en réponse à des injonctions formelles de tribunaux, se défendant de toute complaisance avec les autorités américaines. Ces dernières insistent sur le fait que ces surveillances sont légales et ont permis de contrecarrer des dizaines d'attentats.